mardi 29 avril 2008

Dati défend sa réforme becs et ongles

L'exploitation de faits divers violents permet à Rachida Dati de monter au créneau à intervalles réguliers.
Attaquée lors de sa sortie, la loi dite ‘anti-récidive’, votée par le Parlement en août dernier, avait suscité pas mal de débats. Interrogée hier midi sur LCI, la Garde des Sceaux a cherché à rappeler les bienfaits de cette loi, très décriée par les professionnels de la magistrature.
Après le meurtre, « abominable » selon Mme Dati, de Sussanna, jeune étudiante Suédoise, il y a une dizaine de jours à Paris, un homme, Bruno Cholet, a rapidement été interpellé. Cet homme, toujours présumé innocent, possède un fort passé criminel. Il a notamment été condamné en 1989 à 18 ans de prison pour violences sexuelles, puis relâché dix ans plus tard.
« Avec ces deux textes –loi de lutte contre la récidive et loi de rétention de sûreté -, c’est terminé, a affirmé la Garde des Sceaux. Il n’y a plus de réduction de peine sans contrepartie. »
Cette contrepartie implique, entre autres, une demande de soins de la part du prévenu. Mais « on ne peut obliger personne à se soigner », rappelle Mme Dati. C’est pourquoi la Garde des Sceaux avait proposé de maintenir le prévenu enfermé au-delà de sa peine, « tant que la dangerosité est avérée », a-t-elle soutenu.
Mais peut-on vraiment considérer que quelqu’un est potentiellement dangereux ? Les prétendus criminels doivent-ils être dépistés « dès 3 ans », comme l’avait lui-même soutenu Nicolas Sarkozy ?
Selon Serge Portelli, membre du Syndicat de la magistrature, spécialiste de la récidive, interrogé par le Parisien, « le côté dissuasif de la peine n’existe pas ! » Il ajoute : « La peine de mort, lorsqu’elle était encore en vigueur, n’a pas arrêté le bras des criminels ».
Il affirme qu’un meilleur suivi des détenus par des psychiatres lors de leur peine serait un remède plus efficace que la promulgation de loi tous azimuts.