vendredi 21 décembre 2007

Carla Bruni, la nouvelle Madame de Pompadour?

Voilà qui tombe à pic. La sortie présidentielle du week-end dernier à Disneyland est un véritable compte de fées, juste avant Noël.
Les paillettes et les manèges du parc d’attraction 100% US ont fait oublier pour un temps aux Français que les SDF meurent toujours dans la rue, que le problème des retraites est loin d’être réglé, qu’une nouvelle grève s’annonce et que la croissance ne va pas repartir, contrairement à ce que le gouvernement avait promis.
Des promesses, le candidat Sarkozy en a faites. Y compris celle de ne plus exposer sa vie privée à la Une des médias. Raté.
Tout le monde a vu les désormais célebres clichés de la mangeuse d’hommes, Carla Bruni, et du Président, fraichement divorcé, cote a cote au pays de Mickey.
La Belle et la Bête, pour certains. Cet improbable couple en rappelle un autre, celui que formaient Louis XV et Madame de Pompadour.
La jeune femme, née Jeanne-Antoinette Poisson, était passée maitre dans l’art de manipuler son image. Symbole de l’extravagance de la Cour royale, Madame de Pompadour était aussi respectée dans le monde des Lettres. Voltaire disait d’elle qu’en esprit, au moins, elle était ‘l’une des notres’.
La relation du monarque et de sa première dame oscillait entre les domaines public et privé. La Pompadour, devenue plus tard la confidente du roi, n’était pourtant pas aimée de tous. Les enfants du roi la surnommaient d’ailleurs ‘Maman putain’. Mais dans l’intimité, elle était pour le roi ‘Belle minette’.
Difficile de gérer son image publique jusqu’au bout. Carla Bruni en sait quelque chose. Celle qui partage à présent la vie du Président francais – pour combien de temps ? – s’expose ainsi au regard implacable des médias, la Cour moderne.
Déjà, sa carrière de mannequin puis de chanteuse l’avait habituée à vivre sous le feu des projecteurs. Mais la lumière présidentielle se révèle parfois plus crue qu’on ne croit.

vendredi 23 novembre 2007

Besancenot, aux avant-postes de la lutte finale

Depuis trois semaines, il est sur tous les fronts. On l’a apercu en tête du cortège des fonctionnaires avec ses collègues postiers, en pleine discussion avec des cheminots sur la réforme des régimes spéciaux, aux cotés des sans-logis rue de la Banque, et auprès des étudiants bloquant les universités.
Olivier Besancenot s’est également posé en farouche adversaire de la politique menée par Nicolas Sarkozy. En plein coeur du conflit, il a fermement critiqué le gouvernement, l’accusant de ‘faire de la gonflette’.
A tel point que les observateurs de la vie politique se demandent si Olivier Besancenot n’est pas le seul membre de l’opposition vraiment audible aujourd’hui.
Populaire, le porte-parole de la LCR l’a toujours été, bien que son score aux deux dernières élections présidentielles ne reflète pas cette popularité –autour de 4% en 2002 et 2007.
Sur sa lancée, il a d'ailleurs annoncé jeudi soir à la Mutualité, à Paris, haut lieu des luttes ouvrières, la formation d’un grand parti anticapitaliste, ‘féministe, écologiste, internationaliste, pragmatique’.
Au terme d’intenses semaines d’exposition médiatique, la cote d’Olivier Besancenot a fait un bond dans les sondages. Selon une récente enquete BVA pour l’Express, 42% des personnes interrogées souhaitent que le leader d’extreme-gauche fasse partie des ‘personnalités qui comptent dans la vie politique francaise’. Il talonne Ségolene Royal et devance, de loin, le premier secrétaire du PS, Francois Hollande.
A 33 ans, dont 17 de militantisme, le ‘gentil postier’ a pris une nouvelle envergure grace au climat social tendu de ces dernières semaines.
‘Dans le contexte des mouvements sociaux l’image d’Olivier Besancenot s’améliore, il apparait comme la personnalité a gauche qui a les positions les plus claires’, selon Francois Miquet-Marty, de l’institut LH2, cité par l’AFP.
Il a également bénéficié du silence assourdissant du PS, écartelé entre son soutien à la réforme et son opposition au gouvernement. Beau joueur, Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne, a affirmé : ‘On dit après que M. Besancenot est très populaire. Comment le lui reprocher? Il a gagné ses galons dans la solidarité.’
Dans le coeur des revolutionnaires de tout poil, Olivier Besancenot a d’ores et déjà remplacé la figure de protestaire d’Arlette Laguiller, dirigeante historique du parti Lutte ouvriere, aujourd’hui moribond.

mercredi 21 novembre 2007

BREAKING NEWS

Former French president Jacques Chirac was placed under judicial investigation Wednesday as part of a probe into the improper use of city funds when he was mayor of Paris, his lawyer Me Jean Veil, said.
M. Chirac, 74, was being questioned by a judge in a Paris court for the second time since he lost his presidential immunity in June.
He is under investigation for 40 fake jobs allegedly handed to centre-right sympathisers during his time as mayor of the French capital city, from 1977 to 1995.
In a column published in Le Monde newspaper, the former French head of state said that he wanted ‘the truth to be restored’ and insisted on the ‘legitimacy and use’ of the recruitments. He also added, ‘The City’s public money was never used for any other purpose than for the inhabitants of Paris.’
M. Chirac is the first former president to be placed under investigation.
A close ally of M. De Villepin, a former French Prime minister also at the heart of judicial trouble, said M.Chirac's indictment was 'a form of unprecedented political inquisition.'

mardi 20 novembre 2007

Le fichage ethnique en procès

Lundi s’ouvre au Tribunal de Grande Instance de Nanterre un procès contre la société Daytona pour discrimination raciale à l’embauche et fichage ethnique.
Depuis l’adoption de la loi Hortefeux sur l’immigration le 22 septembre dernier, ce sujet est devenu très sensible. Et ce malgré le veto prononcé par le Conseil Constitutionnel contre l’article 63, la semaine dernière.
Les ‘Sages’ont en effet jugé que le recueil de données ‘faisant directement ou indirectement apparaitre les origines raciales ou ethniques’ dans le cadre d’études statistiques était contraire à la Constitution.
La sociéte, qui fournit aux entreprises démonstrateurs et hotesses commerciales, est accusée d’avoir cherché à limiter la proportion d’employées noires pour faire la promotion de ses produits en supermarchés.
Dans un courriel, SOS Racisme affirme meme que : ‘Pour les postes d’Hotesse prestige il était écrit “Nationalité Francaise Pure White Only” sur les ordres de la direction de l’entreprise, dans les documents internes.’
Qualifié de ‘premier procès en France pour fichage ethnique dans le domaine de l’emploi’ par l’organisation, qui défend l’égalité entre les citoyens, cet épisode judiciaire fait écho à plusieurs affaires précédentes.
En février 2006, un article du Monde évoque un rapport des Renseignements Generaux répertoriant l’origine ethnique de plusieurs centaines de meneurs de bandes. ‘Plusieurs rapports (…) se sont penchés sur la composition des bandes, leur usage de la violence, ainsi que sur un theme abordé traditionnellement a reculons par les policiers : l’origine ethnique de leurs membres’, selon le quotidien.
Cette affirmation met la puce à l’oreille de SOS Racisme, véritable révélateur de la société francaise et de ses dysfonctionnements. En aout de la meme année, l’association porte plainte contre les RG.
Selon la plainte, ‘les fichiers ne renseignent pas sur la nationalité des délinquants mais sur leur origine ethnique ou raciale’. Les conclusions du rapport de 2005 sont claires sur ce point, puisqu’elles notent que parmi les principaux meneurs fichés, ‘67% sont d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine’.
Il n’est donc ici en rien question de nationalité… Pour SOS Racisme, ce ‘fichage ethnique’ est tout simplement contraire au Code pénal.
Selon Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, le but n’est bien entendu pas la procédure elle-meme, mais elle sert à ‘démanteler les systemes de discrimination.’
Et l’acharnement judiciaire porte parfois ses fruits : en juillet dernier, sept ans après les faits, la cour d’appel de Paris a condamné la société Adecco et les laboratoires Granier pour discrimination à l’embauche.
Chacune de ces entreprises est contrainte de verser 30.000 euros de dommages et intérets ainsi que 10.000 euros pour rembourser les frais de procédure a SOS Racisme.
Garnier a notamment été épinglé en raison d’un fax envoyé par l’ex-directrice d’une entreprise d’intérim lui fournissant du personnel pour ses démonstrations, dans lequel apparaissait le concept d’hotesses ‘bleu blanc rouge’.
Une ‘victoire’ pour SOS Racisme, qui en appelle d’autres de ses voeux.

dimanche 18 novembre 2007

Rufus Wainwright, poète en sabots


Lyrique, élégiaque, pompeux... On a tout écrit sur Rufus Wainwright, le chanteur-compositeur à la voix et au physique parfaits. La critique déplore parfois les excès vocaux du “meilleur compositeur de sa génération” selon Sir Elton John. Pourtant, impossible de rester insensible à la douceur de ce poète moderne, comme lors du concert donné sur FIP samedi soir.
Un peu stressé au début de la performance, de son propre aveu, Rufus Wainwright s’est peu à peu détendu. Dommage pour “Release the stars” et “Going to a town”, qui ont fait les frais de ce stress passager.
Sur scène, le Canadien en sabots s’exprime presque aussi bien en français qu’anglais, avec quelques nuances cependant, comme lorsqu’après son deuxième titre, il lance : “Je me sens viril (sic) ce soir, car je viens de lire des critiques négatives sur mon dernier album”... Etant donné la féminité poussée à l’extrême et l'homosexualité affichée du chanteur, le public s'attendait sans doute à tout sauf à cela!
Mais très vite, Rufus se reprend avec ce qu’il sait faire de mieux : toucher son public au plus profond de son âme. La dédicace à son “boyfriend” Jörn (Weisbrodt) sur le très mélodieux “Tiergarten” donne aux paroles une dimension encore plus personnelle.
Pendant plus d’une heure trois quarts, Rufus Wainwright et son “band”, tour à tour jazzy puis rock, offrent un véritable récital, ponctué par une reprise de Judy Garland, l’idole du chanteur. Celui-ci avait d’ailleurs fait étape à Paris en février dernier lors d'un concert-hommage à l’interprète de “Somewhere over the rainbow”.
Bien connu pour ses bandes-originales de films, le Canadien offre en guise de feu d'artifice “La complainte de la butte”, extraite de la BO de “Moulin Rouge”.
Après un petit jeu musical avec le public, qui voit les membres du groupe quitter la scène un à un après un solo de leur instrument respectif, Rufus fait un retour très applaudi. Seul au piano à queue décoré d’étoiles en l’honneur de son dernier album, il conclut la soirée avec le langoureux “Poses”, titre éponyme de son deuxième album.
Seul le sublimissime “Hallelujah” manque à l’appel. Mais la soirée était déjà émotionnellement bien remplie.

dimanche 11 novembre 2007

Juste une mise Auvers


Ses oeuvres n’ont peut-être plus la cote dans les salles de vente, mais le culte de Vincent Van Gogh est toujours actif dans le village d’Auvers-sur-Oise, source d’inspiration du peintre.
Lors des 70 jours passés dans ce calme village du Val d'Oise, l’artiste maudit, qui n’a vendu qu’une seule toile de son vivant, a réalisé environ 70 tableaux.
Plus d’un siècle après la mort du peintre hollandais, la malédiction serait-elle de retour ? Les 6 et 7 novembre dernier « Les Champs » n’a pas trouvé preneur à New York. Cette toile, peinte deux semaines avant son suicide par Vincent Van Gogh, était estimée à 35 millions de dollars.
Après un internement volontaire à l'asile de Saint-Rémy de Provence, l’artiste n’a trouvé que l'ultime repos lors de son séjour auversois. Ainsi, le 29 juillet 1890, le journal local d’Auvers-sur-Oise annonce qu’un des résidants les plus célèbres de cette commune du Val d’Oise s’est tiré un coup de fusil fatal dans la nuit. Vincent Van Gogh meurt le lendemain à l’auberge Ravoux, où il louait une chambre pour 3,50 F la journée.
Comble de la nostalgie, les rideaux qui ornent les fenêtres de l’auberge ont été refait sur le même modèle que ceux de l’époque à laquelle l’auteur des « Tournesols » fréquentait le lieu.
Aux alentours, les gîtes de désemplissent pas : asiatiques, Espagnols, Hollandais, viennent rendre hommage au génie névrosé. Les messages venus du monde entier agrémentent la tombe de celui que tout le monde appelait alors « M.Vincent ». En témoigne ce petit mot, rédigé en coréen et en anglais sur une page arrachée d’un carnet : « Vincent, tu es dans notre coeur à jamais... »
Pour accéder au cimetière, où se trouvent les tombes jumelles de Vincent et son frère Théo, le visiteur se plonge un peu plus dans l’esprit de l’artiste en se promenant dans les ruelles en pente du village. L’Eglise d’Auvers, sujet d’une des toiles les plus célèbres de Van Gogh, domine le paysage. Quelques mètres plus haut, les champs de blé, eux aussi représentés à de nombreuses reprises, sont balayés par des rafales de vent glacial.
Un corbeau de plastique rappelle lui aussi au visiteur que le paysage auverois a plus d’une fois inspiré Vincent Van Gogh, qui avait pris l’habitude de marcher seul à travers les chemins tortueux, comme son âme.

jeudi 8 novembre 2007

Sarkozy l’Américain déclare sa flamme sous la Coupole

“Un ami debout, un allié indépendant, un partenaire libre.” C’est ainsi que Nicolas Sarkozy s’est positionné face aux Américains lors de son premier discours devant le Congrès de Washington. Pendant une grosse demi-heure, le Président francais n’a pas été avare de compliments envers les Etats-Unis, qu'il admire depuis toujours.
Lors de la première partie de son discours, prononcé devant une salle comble - ce qui n’avait pas été le cas lors du discours de Jacques Chirac, en 1996 - Nicolas Sarkozy a été très applaudi. Il a même reçu une véritable ovation en évoquant la “dette éternelle” de la France envers les Etats-Unis, venus la libérer lors des deux guerres mondiales, sur le vieux continent.
“Je veux être fidèle au sang que nos enfants ont versé des deux côtés de l’Atlantique, dans nos combats communs,” a dit le Président francais. “La France n’ouliera jamais le sacrifice de vos enfants.”
Nicolas Sarkozy a insisté sur les valeurs communes unissant les Francais aux Américains, malgré les 'désaccords' passagers, notamment la crise provoquée par le ‘non’ du précédent chef de l’Etat à une participation de la France à la guerre en Irak.
“Le peuple américain et le peuple francais ont toujours été amis et les épreuves de l’Histoire de nos deux pays ont renforcé notre amitié. Avec des amis, on peut avoir des désaccords (…), comme dans une famille,” a soutenu M. Sarkozy.
Sur un ton rieur, le Président francais a par la suite évoqué devant une assistance amusée quelques grands noms de la culture US, dont Elvis Prestley – qu’on n’a, selon lui, “pas l’habitude de citer dans ces murs” - , Marilyn Monroe, Ernest Hemingway, ou encore Charlton Eston. Ce dernier, très marqué politiquement outre-Atlantique en raison de son combat en faveur du port d’armes, risque de ne pas plaire à tout le monde.
Avant d’aborder les grands thèmes internationaux, tels que la lutte contre le terrorisme, l’Iran, le sécurité de l’Europe ou encore l’Otan, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à un personnage mondialement respecté pour son engagement en faveur des minorités. Martin Luther King “a fait de l’Amérique une référence universelle”, a affirmé un Président Sarkozy, visiblement ému.
Il a conclu son discours en déclarant sa flamme au pays qui l’a élu le 6 mai dernier: “J’aime passionnement la France”, a-t-il affirmé devant l'assemblée. Il a également prouvé que la brouille entre la France et les Etats-Unis était bel et bien enterrée.

mardi 16 octobre 2007

"Here comes our Jonny again": ITV peut remercier Wilkinson


La chaîne de télévision britannique privée ITV, qui possède les droits de diffusion des rencontres de la Coupe du monde de rugby 2007 au Royaume-Uni, peut dire un grand merci aux miraculés du XV de la Rose. Avec un nouveau drop salvateur, Jonny Wilkinson a propulsé son équipe qu’on disait moribonde vers la finale, et du même coup, fait monter en flèche le prix des spots publicitaires sur la chaîne nationale.
Selon le Financial Times, ITV devrait encaisser 13 millions d’euros de recettes publicitaires supplémentaires grâce à cette qualification, d'après une estimation de l’agence MPG entreprise.
Qualifiés pour la finale du mondial, où ils affronteront samedi leurs bourreaux de poule, l’Afrique du Sud – qui les avait battus 36–0 en match de barrage -, les Anglais sont des miraculés de la compétition. D’ailleurs, ITV n’avait pas donné cher de leur peau.
“Les prévisions d’ITV étaient très conservatrices et n’étaient calculées que sur la base de l’Angleterre en quarts de finale”, affirme Jim McDonald, directeur de l’agence MPG. C’est dire si les espoirs en l’équipe nationale étaient faibles.
Désormais, ITV veut croire en la bonne étoile du rugby anglais. Samedi soir, en prime-time, "On peut s’attendre à une augmentation de 7,2 à 8,6 millions d’euros du prix du temps d’antenne", annonce-t-il. Et cela avec ou sans la botte magique de Wilkinson.

lundi 1 octobre 2007

Sarko, un super-héros encombrant

Depuis son élection en mai dernier, Nicolas Sarkozy a été filmé à peu près en train de tout faire : téléphoner, faire du jogging, prendre un verre, faire du bateau... Mais les Français n’avaient pas encore découvert sa face cachée – et non pas “karchée”. Notre Président est un super-héros!
Pour ceux qui l’auraient raté, “HB – Human Bomb”, a été diffusé mardi dernier en première partie de soirée sur France 2. Ce docu-fiction retrace l’histoire de la prise d’otage dans une école maternelle de Neuilly, en mai 1993.
Frédéric Quiring y tient le rôle du « super-négociateur », alias Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget du gouvernement Balladur. Pendant de longues minutes, le double de l’actuel président de la République n’hésite pas à mener d’âpres négociations directement avec Eric Schmidt, le preneur d’otages.
La mise en scène insiste clairement sur la réussite de Sarkozy, en le montrant à plusieurs reprises sortant triomphalement avec, dans les bras, un enfant sorti tout droit des griffes de « HB ».
Lors de la projection de presse, des journalistes se seraient esclaffés au vu de ce qu’ils considèrent comme une grossière entreprise de communication de la machine sarkozyenne...
Cependant, les témoignages recueillis auprès des vrais acteurs de la scène, dont Loïc Jantot, le responsable opérationnel du RAID, semblent contredire cette version idyllique. “Il a fallu qu’on le protège en plus des enfants. Ce n’est pas nécessairement bon d’avoir un négociateur d’un si haut niveau”, affirmait face caméra le chef du groupement d’intervention.
Au bout du compte, le preneur d’otages finira par renvoyer le “super-négociateur”. Au moment où Sarkozy lui aurait demandé de lui confier un autre enfant – “Je vous en supplie, donnez-moi un gosse” -, “HB” aurait renvoyé le futur Président dans les cordes en lâchant un cinglant : “Non, j’ai plus confiance!” La carrière d’un super-héros s’arrête parfois très brutalement.

mercredi 19 septembre 2007

Prince illumine le défilé de Matthew Williamson

LONDRES- Malgré ses trente ans de carrière, Prince n’a pas pris une ride, comme il l’a prouvé mercredi en ouverture du défilé de la collection été 2008 du couturier britannique Matthew Williamson, au cinquième jour de la London Fashion Week.
L’ex-roi de la pop –titre qu’il a toujours disputé à Michaël Jackson- a offert une entrée en fanfare en entonnant un titre pour marquer le début du défilé. Accompagné de musiciens jouant en direct, Prince a cependant préféré assurer en optant pour une version manifestement chantée en playback.
Lorsque la star a rejoint son banc sous les hourras de la foule, les projecteurs ont enfin pu se tourner vers les modèles présentés par le couturier britannique, Matthew Williamson. De retour à Londres après cinq ans d’absence, Williamson, dont la mode est le symbole du style "hippie chic", est aussi directeur de la création de la maison de luxe italienne Emilio Pucci depuis 2005.
« Je fais des défilés à New York depuis cinq ans maintenant et les affaires tournent plutôt bien là-bas. Cela fait vraiment plaisir de revenir dans la ville où j’habite et où se trouve mon atelier. Tout cela est assez excitant… », confiait-il peu avant son show.
Sur le podium, modèles courts et longs aux couleurs vives se succèdent. Le couturier est resté fidèle à son goût du détail en alternant habilement tissus imprimés et brodés. Tuniques, robes, hauts et pantalons aux motifs d’inspiration amérindienne défilent au son d’une musique électronique ultra-contemporaine.
Cette année, Matthew Williamson fête les dix ans de sa compagnie, créée en février 1997. A partir du 17 octobre, une exposition lui est consacrée au Design Museum de Londres. Le couturier de 36 ans possède sa propre boutique dans la capitale britannique et 150 points de vente à travers le monde.

lundi 17 septembre 2007

DNA test for breast cancer: to test or not to test?

Breast cancer is the most common form of cancer among women today. Although the awareness has increased, it is still the second leading cause of cancer death in women.
According to figures from the World Health organisation, 1.2 million women were expected to be diagnosed with it in 2006. Some have decided to wage a war against the disease and opted for a possible cancer-free future with DNA testing.
For a few years, the DNA test has been able to reveal the percentage of risk for a woman of effectively developing a cancer. In the US, the number of women being tested grows every year. Those who have been tested call themselves "previvors".
Breast and ovarian cancers often run through several generations in a family. They originate in a defective copy of a gene known as BRCA1 - for British Cancer gene 1. Those bearing the mutant gene have 60 to 90% to develop breast cancer. Now, for women, the question is: does DNA testing ease or complicate life?
Some might say that having the chance of knowing the risk, how could one not do something about it? Indeed, DNA forecasts offer the first clues for how to deal with a serious disease that may never arise and gives an indication of the family turmoil that nearly always does.
However, the genetic testing on BRAC1 and BRCA2 is complex, as there are hundreds of possible mutations to look for.
Today, the NYT tells the story of 33 year-old Deborah Lindner, who discovers that she is more than likely to have breast cancer at some point in her lifetime. Her DNA having been tested in search of the BRCA gene, she decided to go for the most radical option: a mastectomy. The procedure is said to reduce risks by 90 per cent.
All in all, physicians and scientists do not recommend DNA testing for low-risk individuals for several reasons. First, only 5 to 10% of all breast and ovarian cancers originate in a mutation of those genes. Then, there is not a 100% reliable means of preventing the disease once the mutation is discovered. Various cases show evidence that the disease can always come back.
Yet for women being at a high hereditary risk on their family history, genetic testing can provide important information.
If they are tested positive, they face several options, plastic surgery being only one among others. They could either follow more agressive screenings, take preventive medications, or even alter their lifestyle to reduce risks. Ultimately, the decision remains highly personal.

vendredi 14 septembre 2007

Didier Drogba: the next Pavarotti?

French Chelsea striker Didier Drogba announced he would take part in a charity concert for African HIV and AIDS victim. But the football player from Ivory Coast will not attend the "Football reaching out for Africa concert" like any other celebrity: he is expected to sing for the event.
Though much more renowned for his talent on the pitch than in an the opera house, Didier Drogba has accepted to sing a tune. He has yet to reveal which. "It's going to be something for charity. It's going to be fantastic because the organisation - "Support for Africa" - will help us build facilities in Africa and this is something unbelievable," the player told Sky Sports channel.
Boney M, the famous 70s diso band, is expected to join the gig, held on 23 September at the Royal Albert Hall in London. The late classical singer Luciano Pavarotti sang on a number of occasions there.
A source from the venue told the Sun: "Didier Drogba has definitely agreed to sing. It shows real guts that he's prepared to do it." Desperate to regain a Premier League crown with Chelsea after losing it to Manchester United last year, Drogba might even want to try Queen's "We are the champions".

jeudi 13 septembre 2007

New outbreak in foot-and-mouth disease reaches the Queen

LONDON - The new outbreak of the foot-and-mouth disease in South-East England will prevent Queen Elizabeth II from riding horses and walking her dogs, the Daily Telegraph reports on Thursday.
The 6-mile surveillance zone imposed around the Egham farm, where the disease sprang out, includes the Queen's property of Windsor Great Park. The 5,000 acre estate, which holds a deer park, and two farms with 400 cattle, 2,000 pigs and 6,000 hens, has been closed to the public for security reasons.
"All horse-riding will not be permitted in the park until further notice and all dogs must be kept on leads in the areas where public access is still allowed. That is the rule and it will apply to everyone," a spokesman from the Crown estate said.
Princes Harry and William are often seen riding horses within the Guards Polo Club, which has also been closed.
The Queen is currently staying at her residence in Balmoral (Scotland) until early October. But the ban is bound to remain for a longer period of time.

Led Zeppelin to reunite for tribute concert

LONDON - Rock legend Led Zeppelin will reform for a tribute concert to Ahmet Ertegun, co-founder of Atlantic Records, it was announced on Wednesday.
Robert Plant, Jimmy Page and John Paul Jones, the remaining members of the world-famous rock band, will play again together some 26 years after they last appeared in Europe - except for two shaky reunions including the Live Aid in 1985.
The show, scheduled on November 26th in the O2 arena in London, will pay tribute to Ahmet Ertegun, who signed Led Zeppelin in 1968 without even listening to their sound.
"The one band that hadn't come together in recent years was Led Zeppelin, so I eventually wrote quite an emotional letter to all the members. Let's do one show, and let's do it for Ahmet," Harvey Goldsmith, who also worked with the Pink Floyd, the Who, and Eric Clapton, said at a press conference.
"This may be beyond any dream I've ever had," he added, before annoucing that the late drummer John Bonham, who died in 1980, would be replaced by his own son, Jason Bonham.
Although the band lately rehearsed in a secret place in London, they did not show up for the press conference.
Ahmet Ertegun, a well-known figure in the United States, signed Ray Charles, Aretha Franklin, or even Abba in the US.
In the UK, together with Led Zeppelin, his most famous partners were the Rolling Stones. He died in 2006, aged 77.
There was no talk of a larger Led Zeppelin tour after the show, nor of any recording or brodcasting of the concert. "I have a feeling this is going to be the largest demand ever for a show. Maybe that will spur something within the band," Harvey Goldsmith claimed.
Other artists, like Pete Townshend, from the Who, the Foreigner, and Scottish singer Paolo Nutini, who became friend with Ertegun a few months before he died, are expected to perform.

mercredi 12 septembre 2007

The pill protects against cancer

LONDON - Taking the contraceptive pill for a restricted period of time prevents women from developing cancer, a study published by the "British Medical Journal" reveals.
Contrary to what was first thought, the cancer risk decreases for women using oral contraception for up to 8 years. However, the study run by the Royal College of General Practitioners of Aberdeen (Scotland) shows a relative increase in risk for women taking the pill for more than 8 years.
The results demonstrate a reduction in ovarian, womb and bowel cancers, but a small increase in cervical cancer. "They are not huge reductions but there are 100 million women taking oral contraceptives in the world and that adds up to an important public health benefit," Professor Philip Hannaford of Aberdeen University said.
The pill, introduced in the 1960s, is taken by approximately 3 million women in the UK, and 300 million women are thought to have used oral contraception over the past 40 years.
Dr Clifford Kay, a Manchester GP, started collecting data for the study in 1968. The sample counted 46,000 women aged 29, half of them already taking the pill before the study.
Evidence suggest that the protective effect of the pill lasts for at least 15 years after stopping.

mardi 11 septembre 2007

Maddie: une enquete folle, folle, folle


Depuis quatre mois, la Grande-Bretagne se reveille chaque jour ou preque avec un nouveau rebondissement dans l'enquete sur la disparition de Madeleine MacCann. Cette fillette de quatre ans a echappe a la vigilance de ses parents le 3 mai dernier au Portugal, ou la famille avait loue une residence pour les vacances. Les circonstances de la disparition restent encore tres floues et l'enquete a longtemps semble pietiner.
La machine mediatique, quant a elle, s'est mise en branle immediatement. Une dizaine de jours apres l'annonce, le footballeur David Beckham -personnage on ne peut plus mediatique- apparaissait dans un spot publicitaire pour reclamer la liberation de celle que tout le monde connait desormais sous le surnom de "Maddie".
Tout au long de l'ete, la deferlante meditiatique a continue, relegant l'enquete au second plan. Mais depuis le week-end dernier, celle-ci s'est considerablement acceleree. Les projecteurs se sont de nouveau tournes vers le couple MacCann, desormais consideres comme suspects par la police portugaise.
L'ADN de Maddie a ete retrouve dans la voiture que ses parents ont loue 25 jours apres sa disparition. Peu a peu, l'etau se resserre, et la pression mediatique devient insupportable.
Ultime rebondissement en date: selon le quotidien britannique "The Independent", le policier portugais charge de l'enquete a ete accuse d'agression envers une femme dont la fille avait disparu dans les memes circonstances que Maddie.
Entre toutes ces hypotheses, la presse britannique ne sait plus ou donner de la tete: le couple MacCann est-il victime d'un acharnement judiciaire ou est-il a ce point manipulateur qu'il a reussi a retourner l'opinion en sa faveur? Toujours est-il qu'apres 131 jours d'une enquete aux retournements invraisemblables, la fillette reste introuvable.

lundi 10 septembre 2007

Agreement found between news agencies and World Cup organisers

LONDON - International news agencies and World cup organisers finally reached an agreement over the video coverage of rugby matches on the internet. The AFP, Reuters and the Associated Press obtained the right to fully cover the event during a meeting in Paris on Monday. They were protesting against the restriction that the Rugby World Cup Limited had imposed on video coverage throughout the competition. Only three minutes of the event per day could then be broadcast by news agencies.
According to Pierre Louette, the AFP chairman, this decision "reconciles the interests of the organisers and sponsors without ignoring the needs and rights of the media."
The three news agencies, that provide the entire world with immediate results and comments, had conducted a two-day boycott which ended up just before the first match, opposing France, the host country, and Argentina, on Friday. They had then been allowed to publish 200 photographs per match.

lundi 16 juillet 2007

“Monsieur le Président, je vous dis merde!”


Michel Polnareff sans un brin de provocation ne serait pas vraiment lui-même. Samedi, au pied de la Tour Eiffel, l’idole aux indéboulonnables lunettes blanches a été fidèle à sa réputation. Invité par le Président Sarkozy à clore le grand « concert de la fraternité » sur le Champ de Mars, à l’occasion de la Fête nationale, le vieux rocker y a été de son bon mot. « Dans le monde du spectacle, on ne dit pas bonne chance, on dit merde. Alors, monsieur le Président, je vous dis merde pour nous emmener tous au paradis. »
De « La poupée qui fait non » à « Lettre à France » en passant par « Goodbye Marilou » et « Love me, please love me », les grands classiques y sont passés. Arrivé sur scène en Superman national, avec en guise de cape un drapeau tricolore, Michel Polnareff n’a pas lésiné sur le show.
Certes, il n’est plus tout jeune et sa voix et son physique semblent avoir pâtis d’une vie trop bien vécue, mais la fête était totale. Dans une première partie très européenne, Tokio Hotel, Bob Sinclar ou encore Nelly Furtado avaient réjoui les plus jeunes spectateurs. Dans le public des fans étaient visiblement venus tout spécialement pour soutenir « l’Amiral » Polnareff. « Je vois des moussaillons ici, l’Amiral vous salue », leur a-t-il lancé en début de représentation. Certains d’entre eux arboraient même perruques blondes et lunettes de soleil aux montures blanches en hommage à leur idole.
Seuls quelques sifflets sont discrètement montés de la foule lorsque la sonorisation du feu d’artifice, tiré près de la Tour Eiffel sur le thème « Paris aime le cinéma », s’est révélée défaillante. Dommage, les bandes originales d’Amélie Poulain, Harry Potter, James Bond ou encore Moulin Rouge auraient pu conclure à merveille une agréable soirée. Alors, dans une France unie et heureuse, on ira tous au paradis... de Sarkozy ?

lundi 9 juillet 2007

Mariage Parker-Longoria : les fans mécontents

Les centaines de fans amassés devant l'église Saint-Germain l'Auxerrois, où a eu lieu la cérémonie religieuse samedi, ont hué le couple. L'exclusivité des images du mariage a été bien protégée.

Les fans du basketteur français Tony Parker et de l'actrice américaine Eva Longoria sont déçus après ce qui aurait dû être le mariage du siècle, samedi 7 juillet. Les deux stars ont été huées par leurs fans à Paris, dépités de n'avoir rien vu de l'union. Tout avait été mis en œuvre pour préserver l'exclusivité accordée par le couple au magazine américain "OK!".
Vendredi déjà, le basketteur et la star de la série TV "Desperate Housewives" avaient déclenché les foudres des badauds massés devant la mairie du IVe arrondissement où le maire de Paris, Bertrand Delanoë, les a unis civilement. Aucune apparition n'était venue ponctuer l'union civile des mariés du "777". Pendant ce temps, l'actrice, née au Texas, confiait en exclusivité à "OK!" : "C'est un rêve qui se réalise." Selon le site internet du magazine américain, elle portait une robe Chanel pour la cérémonie.
Samedi, devant l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, la chapelle des rois de France face au Louvre, un millier de personnes, dont certaines attendaient depuis plusieurs heures, se sont bruyamment manifestées en voyant l'incroyable dispositif destiné à masquer l'arrivée des invités. De grands panneaux de toile grise opaque formant un paravent géant avaient été installés dès le début d'après-midi devant le portail d'honneur de l'église, afin de cacher la visibilité des badauds et, surtout, des photographes. Certains avaient été jusqu'à louer des fenêtres et balcons à proximité immédiate de l'église pour l'après-midi, en vain.
Quatre cars de tourisme, des monospaces et des limousines aux vitres fumées, où avaient pris place les invités, se sont garés derrière ce paravent, agrandi à chaque arrivée au moyen de grands draps noirs tendus par des agents de sécurité. Les vigiles déployaient aussi des parapluies. Des dizaines de gendarmes et CRS étaient mobilisés aux abords de l'édifice, filtrant les accès et surveillant la foule.
Dehors, sifflets et insultes fusaient à l'encontre du couple. Certains badauds, dépités, avaient d'ailleurs décidé de quitter les lieux, réalisant qu'ils n'apercevraient pas une miette du spectacle.
L'exclusivité du mariage civil et religieux a en effet été vendue par le couple au magazine people "OK!" et ses 7 éditions mondiales pour 2 millions de dollars, selon des informations de presse non démenties. Selon le site du magazine, Eva Longoria était arrivée en avance à l'église, où elle a revêtu sa robe de mariée, signée Angel Sanchez. De même source, les époux ont échangé leurs vœux à 17h20, Parker s'exprimant en anglais et Longoria en français, à l'inverse de leur langue maternelle.
Parmi les invités très "people" figuraient l'ancien champion de judo David Douillet, les comédiennes de "Desperate Housewives" Teri Hatcher, Nicollette Sheridan, Felicity Huffman et son mari, l'acteur William H. Macy, (mais où était Bree Van de Kamp?), la chanteuse Sheryl Crow, l'entraîneur de San Antonio Spurs, l'équipe de Tony Parker, ou le basketteur russe Andrei Kirilenko.
La grande fête qui s'est ensuite déroulée au château de Vaux-le-Vicomte jusqu'aux premières heures du jour, dimanche matin, s'est elle aussi tenue…à huis clos.

(cet article a été réalisé pour le site www.nouvelobs.com)

jeudi 5 juillet 2007

ASI : Des réponses de normands

Depuis l’annonce de la fin de la diffusion d’Arrêt sur Images, le lundi 18 juin, l’eau a coulé sous les ponts. Comme elle paraît loin, la dépêche AFP annonçant laconiquement : "France 5 ne reconduira pas à la rentrée six de ses magazines, dont 'Arrêt sur images', l'émission hebdomadaire de décryptage des médias, présentée par le journaliste Daniel Schneidermann, a indiqué la chaîne”. Loin d’une suppression "à l’amiable", l’émission de mise en perspective des médias déchaîne les passions sur le net.

Au 5 juillet,165 544 personnes ont déjà signé la pétition en ligne (http://arret-sur-images.heraut.eu), Daniel Schneidermann s’est rendu en Suisse pour discuter avec les producteurs de la TSR, et Ségolène Royal vient de proposer de financer "une nouvelle version d'Arrêt sur images sur internet".

Comment s’y retrouver ? Créée en 1995 sur la Cinquième, cette émission de "relecture" des médias (terme préféré par Daniel Schneidermann au fameux "décryptage", prôné par les dirigeants de France 5), va bientôt devoir se décrypter elle-même ! Difficile en effet de comptabiliser les nombres de forums ayant pour objet ASI.

Alors est-ce une suppression politique, comme l’affirme l’animateur, récemment licencié par France 5, sur son blog (www.bigbangblog.net) ? "Peut-être bien que oui, peut-être bien que non". Va-t-elle être délocalisée en Suisse ou en Poitou-Charentes ? "Peut-être bien que oui, peut-être bien que non". Aucune réponse n’est apportée pour l’instant. Tout le monde reste dans le flou, y compris l’équipe d’ASI (car ASI, ce n’était pas que son présentateur...). en attendant, le buzz sur internet est sacrément intéressant. Peut-être un premier sujet tout trouvé pour ASI online ?

lundi 2 juillet 2007

"La Grande-Bretagne n'est plus une terre sacrée"

3 questions à ... Yves Bonnet, ancien directeur de la DST

Peut-on parler de réussite de la part des services secrets britanniques, qui ont déjoué les attentats avant qu'ils ne fassent des victimes? Le fait de renforcer la surveillance permet-il vraiment de prévenir les attentats ?

- Indiscutablement. Les différentes arrestations de suspects prouvent que le système de lutte antiterroriste mis en place par les Britanniques fonctionne bien. Mais cela implique un gros travail en amont, notamment en ce qui concerne l'identification des personnes, des réseaux. Le fait de placer les citoyens sous surveillance a du bon, même si cela ne va pas forcément de pair avec le respect des libertés individuelles.
Les Britanniques ont longtemps privilégié les droits humains, c'est tout à leur honneur. Mais cela a probablement facilité la tâche d'un certain nombre de gens malveillants. Cette tendance a poussé certains mauvais esprits à penser que tant qu'elle n'était pas touchée, la Grande-Bretagne s'en moquait de ce qui pouvait se passer. Il faut bien comprendre que pendant de longues années, certains terroristes se sont abrités derrière la permissivité des britanniques. En 1995, lorsque les services français ont identifié l'un des responsables des attentats de Paris, Rachid Ramda, réfugié à Londres, la Grande-Bretagne a mis dix ans avant de l'extrader.
Il existait un certain modus vivendi entre la Grande-Bretagne, qui se sentait à l'abri, et les terroristes, qui n'agissaient pas sur le sol britannique. Ce modus vivendi tacite a aujourd'hui disparu.

Est-ce que cette permissivité ne s'est pas retournée contre la Grande-Bretagne aujourd'hui ?

- Les raisons de ce changement d'attitude de la part de la Grande-Bretagne sont faciles à trouver : les attentats de Londres, en juillet 2005. Depuis, la Grande-Bretagne n'est plus une terre sacrée pour ceux qui veulent préparer des attentats. A partir du moment où des bombes ont explosé sur leur territoire, les Britanniques ont changé de méthode, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne faisaient rien avant…
Simplement, le respect du droit des personnes est une tradition britannique : il remonte à l'habeas corpus. Il faut savoir faire la part entre les atteintes portées aux libertés et les exigences de sécurité. La position des Britanniques a longtemps été de dire qu'on fait le jeu des terroristes en se lançant dans une répression trop importante.

Quel est l'état de la menace terroriste en Europe? Concrètement, comment peut-on lutter contre elle ?

- L'état de la menace terroriste reste difficile à évaluer. La menace repose sur l'existence de réseaux opérationnels, bien constitués. La réponse internationale est plus efficace aujourd'hui, depuis que les services de sécurité et de police partagent et internationalisent leurs données.
Afin de lutter contre d'éventuels attentats, il faut continuer le travail qui a été effectué depuis de nombreuses années. Il faut acquérir une connaissance progressive des réseaux. Cela ne sert à rien de prévoir des effectifs plus importants.
A mon avis, le plan Vigipirate est inutile, c'est du cinéma. Il s'agit d'une mesure inopérante : on n'évite pas des attentats avec des mesures statiques, mais en connaissant les réseaux, en les infiltrant, ce que la France fait d'ailleurs plutôt bien. On n'a pas besoin de soldats dans les halls de gare.
La fusion de l'ensemble des services français pour lutter contre le terrorisme, qui est en cours, est une étape importante pour la mise en commun de renseignements. Les services sont de plus en plus amenés à collaborer aux niveaux européen et mondial.

(Cette interview a été réalisée pour le site internet www.nouvelobs.com)

samedi 23 juin 2007

"Secret Story" : des secrets bien gardés (faîtes confiance à TF1)

Le remake trash de « Loft story », diffusé il y a six ans sur M6, est lancé pour 10 semaines. Et ça promet !

Six ans après "Loft story", Endemol remet le couvert. Maison "close", racollage, insinuations, candidats à la plastique presque impeccable, commentaires désarmants de banalité : tous les éléments sont réunis pour une nouvelle cuvée de télé-réalité. D’ailleurs, la ressemblance entre les deux émissions ne trompe personne. Candidats, psychanalyste, ... tout le monde appelle la maison de "Secret story" le "loft".
Benjamin Castaldi, qui présentait déjà la première émission de télé-réalité produite par Endemol, diffusée sur M6 de 2001 à 2002, fait lui aussi partie du décor. Un élément s’ajoute cependant cette année : le principe de l’émission. Chacun des quatorze candidats possède un secret (aussi crucial que "j’ai perdu 50 kilos" ou encore "je suis un enfant de star"), qu’il doit à tout prix garder. La production a échangé ce secret contre 10 000 euros.
Mentir, tromper, manipuler, duper : voici les principes de ce nouveau "Loft" trash. La peste, le sportif, la blonde, et même les jumelles... : tous les stéréotypes des candidats sont là. La première candidate à entrer dans la maison, Maryline, occupe le job prédestiné de ... vendeuse dans un sex shop. La blonde jeune femme l’avoue elle-même, elle a une personnalité "simple". (Les mauvaises langues tenteront de comprendre ce qu'elle peut bien cacher sous cet adjectif ! ) Xavier, basketteur, prévient tout de suite, il sera "sans pitié". A la clé, 300 000 euros, durement acquis par le vainqueur, qui aura su dévoiler les secrets de ses colocataires.
Derrière des allures de mystère, un sujet est omniprésent : le sexe. Alors que l’animateur, Benjamin Castaldi, s’évertue à présenter l’ensemble des pièces de la propriété de 900 m2, il ne peut s’empêcher de faire un petit détour par la piscine (“Que fait-on dans la piscine? On s’y baigne, bien sûr...", demande-t-il avec une certaine finesse, et en référence aux ébats de Loana, qui avaient fait la renommée du "Loft 1").
Les insinuations continuent avec la baignoire, qui trône au milieu du salon - allez savoir pourquoi. La visite continue par les chambres "séparées" , "mais les candidats pourront passer de l’une à l’autre", note sournoisement Benjamin Castaldi. Une question revient d'ailleurs sans cesse à l’accueil des candidats: "Est-ce que vous pensez rencontrer quelqu’un pendant le jeu ?" "Etes-vous à la recherche de l’âme soeur ?"... Toutes les périphrases y passent, mais l’idée est la même : "Allez –nous oui ou non nous refaire le coup de la piscine ?" Réponse tous les vendredis à 18h. Tous les éléments sont réunis pour que ce soit effectivement le cas.

ASI

article à venir

mercredi 13 juin 2007

Tony Blair lance une charge contre les médias

Le Premier ministre a accusé les journalistes de "chasser en meutes" et de "détruire les gens et leur réputation".

Des "bêtes féroces". C'est ainsi que Tony Blair, invité pour une conférence au sein de l'agence de presse britannique Reuters, mardi 12 juin à Londres, a qualifié les journalistes politiques britanniques. Quelques jours avant de tirer sa révérence, le Premier ministre adresse sa charge la plus violente contre les médias.
Il a tout particulièrement égratigné le quotidien libéral "The Independent", qu'il a qualifié de "métaphore de la dégénérescence du journalisme moderne". Selon le Premier ministre, il s'agit aujourd'hui plus d'un journal très "visuel", très "édité", que d'un véritable journal d'informations.
Tout en admettant qu'au début de sa carrière, il avait lui-même eu recours à des conseillers médiatiques, il a affirmé que "la télévision et les journaux avaient considérablement empiré" au cours de la dernière décennie. Tony Blair, qui a toujours su jouer de son image dans les médias, a également fait son mea culpa en précisant que le New Labour (le courant qu'il a créé au sein du Parti travailliste) avait tendance à "trop influencer" les médias.
Il a cependant admis sa "complicité" dans cet état de fait, en reconnaissant implicitement avoir courtisé Rupert Murdoch au début de son règne. Le célèbre magnat de la presse, propriétaire entre autres du quotidien conservateur "The Times" et du tabloïd trash "The Sun", était en effet très hostile au Labour il y a dix ans. "Ces gens-là dirigent un business dans un marché hautement compétitif et ils ont du pouvoir. Le public écoute ce qu'ils ont à dire. Tout ce que je dis est transmis au public à travers vous, mes amis. C'est le monde dans lequel on vit", a ajouté Tony Blair en s'adressant aux journalistes.
Mais il s'est immédiatement défendu en rappelant qu'après 18 ans passés dans l'opposition – les conservateurs ont dirigé le pays de 1979 à 1997 -, et une "hostilité parfois féroce d'une partie de la presse", il aurait difficilement pu se conduire autrement. "Je ne suis pas en train de me plaindre du traitement "injuste" qu'ont pu faire les médias à mon sujet. (…) Je pense que cela méritait d'être dit." Indeed, but…
Les journalistes ont réagi le lendemain en dénonçant ces propos. La Une de "The Independent", sévèrement remis en cause par le Premier ministre, pose cette question sans détour : "Auriez-vous dit cela, Monsieur Blair, si nous avions soutenu votre guerre en Irak?" Tout est dit.

mardi 12 juin 2007

"Un moment d'énervement "

Interview d'Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, à propos de l'attaque de Ségolène Royal contre la "partialité" de France 2 en matière de politique (réalisée pour le nouvelobs.com)

Comment réagissez-vous aux attaques de Ségolène Royal contre l'"absence de pluralisme" du JT de France 2 ? Que pensez-vous du terme "scandaleux" utilisé par l'ex-candidate socialiste ? Aviez-vous vu le sujet avant le passage à l'antenne ?

- Je n'avais pas vu le sujet. C'est un sujet classique, réalisé par notre correspondant à Bordeaux. Mais Ségolène Royal a le droit de dire ce qu'elle veut, elle est libre. L'égalité de temps de parole entre les deux candidats a été respecté lors de ce reportage, et c'est ce qu'on demande pour tous les sujets. Seulement, quand on s'intéresse à une personnalité, on la suit plus particulièrement, on centre le sujet sur elle. C'est ce qu'on fait depuis 25 ans. On cite la "vedette" plus que l'autre. C'est ce qui s'est passé sur ce sujet.
Quant au terme "scandaleux", je pense qu'il a dépassé sa pensée. Le lancement du reportage sur Alain Juppé à Bordeaux précise qu'il est dans une position difficile, tout comme celui sur Arnaud Montebourg, d'ailleurs. Mais je ne peux pas accepter ce terme de "scandaleux". Il n'est pas justifié. Et aucun journaliste de la rédaction ne le peut. On ne peut pas laisser dire qu'on fait la campagne d'Alain Juppé.

Comment justifiez-vous ces critiques alors que le CSA est justement censé vous protéger contre d'éventuelles dérives ?

- Si on ne respectait pas les temps de parole, le CSA nous le ferait remarquer, sans aucun doute. Tout ce que je sais, c'est que c'est un bon moment de télévision. Mais nous avons fait notre travail. On n'a jamais eu de problème pendant toute la campagne présidentielle. On n'a jamais eu le moindre accroc, y compris avec Ségolène Royal. C'est un moment d'énervement. En plus, tous les reportages sont faits de la même façon. On respecte l'égalité du temps de parole et de traitement entre les candidats.
Pendant la campagne, France 2 a réalisé 30 ou 40 heures d'émissions politiques, et nous avons fini à une minute d'écart entre le temps de parole de Nicolas Sarkozy et celui de Ségolène Royal. Si on avait manqué à notre devoir d'équilibre ou d'équité, les candidats n'auraient pas manqué de saisir le CSA. Et il n'y a pas de doute, s'il y avait eu la moindre difficulté, Ségolène Royal l'aurait fait remarqué. Le faire comme ça, sur un sujet, ce n'est pas très important…

Après les attaques de François Bayrou contre les médias pendant la campagne, le pluralisme des journaux télévisés est-il devenu un sujet à la mode parmi les politiques ?

- François Bayrou a fait une grosse sortie contre les médias, et en particulier contre TF1. Mais lorsqu'il a déclaré sa candidature, il est allé sur TF1, donc il ne devait pas s'y trouver si mal que cela. C'est très tendance de remettre en cause les médias. Mais ça me paraît extraordinaire que Ségolène Royal ait lancé sa critique le 11 juin (au lendemain du premier tour des législatives). Pourquoi maintenant? Il est grand temps que cette période s'achève.

lundi 11 juin 2007

"Le Monde" s'est recroquevillé sur lui-même

Cette interview de Daniel Schneidermann a été réalisée pour le nouvelobs.com.

Que pensez-vous des quatre candidats en lice pour la succession de Jean-Marie Colombani à la tête du "Monde" ? L'un d'entre eux vous paraît-il meilleur que les autres ?

- On peut dire que Pierre Jeantet est le candidat de la continuité de la "stratégie colombanienne". Il était d'accord avec l'"opération sud", qui consiste en un possible rapprochement du groupe avec les titres de la presse quotidienne régionale appartenant au groupe Lagardère. C'est le candidat d'Alain Minc et des actionnaires extérieurs. Mais, dans la mesure où la rédaction a voté contre cette proposition de rapprochement, cette solution paraît inacceptable. Sa nomination serait vécue comme une provocation vis-à-vis de la rédaction.
De son côté, Bruno Patino est plus flou concernant le projet de "pôle sud". Il ne s'est pas engagé à le réaliser. Philippe Thureau-Dangin s'est prononcé contre le projet. Par conséquent, une partie du conseil de surveillance ne voudra pas de sa candidature. Quant à Alain Genestar, il a peu de chances, mais pourquoi pas. Cependant, je ne suis pas sûr qu'il ait le profil. Personne n'en veut sérieusement. S'il était nommé, ce serait un sacré pied de nez par rapport au pouvoir politique et au groupe Lagardère. Les deux candidats qui me semblent le plus vraisemblables sont, selon moi, Bruno Patino et Philippe Thureau-Dangin.

Quel bilan tirez-vous de l'ère Colombani ?

- Le bilan est contrasté, même si on me reprochera de ne pas être objectif, après mon licenciement (en octobre 2003). A son actif, on peut dire qu'il a permis au journal de survivre. Il a également su développer le site internet du quotidien. Enfin, il a su constituer un véritable groupe, qui n'existait pas avant lui. Dans la colonne "passif", la présidence Colombani a porté un coup très dur à la crédibilité du "Monde". L'opacité de ses méthodes de direction, décrites dans le livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, "La Face cachée du Monde", et son style de commandement ne sont simplement plus possibles aujourd'hui. Les trafics d'influence qu'ont révélés les deux auteurs ont porté un coup à la crédibilité du journal.
Il aurait fallu changer de directeur à ce moment-là, mais le journal s'est recroquevillé sur lui-même dans un réflexe de citadelle assiégée. La crédibilité du "Monde" a été entamée et il ne s'en est pas relevé. Il ne s'en relèvera que quand la "troïka des anciens" laissera sa place. Deux sont déjà partis, il n'en reste plus qu'un : Jean-Marie Colombani.
Des modifications ont déjà eu lieu dans l'organisation du journal. Après le désaveu de Colombani par la société des rédacteurs, une réforme des statuts a été votée. Les fonctions de président du groupe et de directeur de la rédaction sont désormais disjointes. C'est une leçon tirée de l'expérience Colombani.

En tant qu'ancien journaliste du Monde, comment vivez-vous la succession de Jean-Marie Colombani à la tête du groupe ? Maintenant qu'il est parti, envisagez-vous de revenir ?

- Le problème, c'est qu'on ne croit plus ce qu'on lit dans "Le Monde". La crédibilité était le trésor du journal, la prunelle de ses yeux. Autrefois, quand on lisait un article du "Monde", on était persuadé que ses enquêtes étaient écrites de bonne foi, alors qu'apparemment, ce n'était pas forcément vrai. Jean-Marie Colombani, en tant que patron, est le premier responsable de cette perte de crédibilité du journal.
Quant à moi, je n'ai pas de raison particulière d'y retourner définitivement, mais y aller, pourquoi pas, ça dépend pour quoi faire. Un des défis pour les médias traditionnels est de parvenir à les marier avec les nouveaux médias (forums, blogs…). Dans un sens, "Le Monde" le fait avec son site, mais il le fait de manière insuffisante, trop embryonnaire.

PS : La version relue par Daniel Schneidermann est disponible sur le site (http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/20070611.OBS1356/le_bilan_de_colombani_est_contraste.html). Le texte ce-dessus constitue la première version.

vendredi 25 mai 2007

Sarko est une rock star

Johnny Hallyday et Faudel n’auraient pas dû s’allier ouvertement à Nicolas Sarkozy. Il leur vole leur public! Après un week-end sportif au fort de Brégançon, le nouveau président français est de retour aux affaires. Sa tournée faisait étape jeudi à l’Hôtel de Ville de Paris. Au menu, une rencontre avec Bertrand Delanoë, qui doit être un peu jaloux des amis célèbres de Sarko. Son amitié avec Dalida se fait un peu vieillotte, maintenant... (Dalida aurait peut-être même voté Sarkozy, qui sait ?)
C’est la tradition depuis 1913 : le président fraîchement élu rencontre le maire de la capitale. Pour cela, tout le quartier de Châtelet à l’Hôtel de ville avait été bouclé. Des policiers en armes faisaient circuler les passants incrédules. Alerte à la bombe ou arrivée imminente d’une célébrité ? Ni l’un ni l’autre, enfin presque. La rumeur court vite... « C’est Sarko qui va passer ! » Armés de leur téléphone portable, 250 à 300 curieux s’amassent peu à peu le long du BHV, position idéale pour apercevoir le chef de l’état. Mais après une dizaine de minutes, sous la chaleur de l’après-midi, la garde républicaine se disperse et le ballet de voitures officielles s’interrompt. Déçus, les badauds reprennent leur chemin. Ils ne verront pas la rock star Sarko aujourd’hui.

mercredi 9 mai 2007

“I ain't bovvered”

Visiblement, les anglo-saxons ont plus d’humour que les Français en ce qui concerne les hommes politiques. Deux exemples l’ont prouvé récemment. D’abord, le récent canular des "Justiciers masqués", prompts à mettre dans l’embarras un Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Ensuite, ce numéro de l’hilarante Catherine Tate (http://www.youtube.com/watch?v=OrmIxZrVH-w).
Dans ce sketch, le Premier ministre britannique himself cloue le bec de l’humoriste en reprenant son fameux "I ain't bovvered" ("Je m’en fous"). Il suffit de constater le sourire amusé de Tony Blair pour comprendre avec quel plaisir simple il s’est prêté au jeu.
Ce gag, diffusé en mars sur la BBC, a eu un succès considérable. Les ventes du DVD "Comic Relief" (du nom d’une association caritative britannique, http://www.comicrelief.com) ont explosé. Après l’enregistrement à Downing Street, la comédienne a d’ailleurs tenu à préciser que "Tony Blair est un des meilleurs acteurs comiques de sa génération" (sic).
Un député conservateur a même par la suite fait référence à cette apparition du Premier ministre à la Chambre des Communes, le Parlement britannique, où il a demandé à Tony Blair si "le Premier ministre s’en fout(ait)".
Ce sketch fait écho à la mini-polémique ayant suivi le canular téléphonique de deux humoristes canadiens, qui ont piégé Nicolas Sarkozy après son sacre, dimanche. Les "Justiciers masqués" ont invité le nouveau président de la République française à un "dîner de cons" en compagnie de George W. Bush. Le canular est disponible (peut-être plus pour longtemps...) sur le site http://www.justiciers.tv/.
Quelques voix se sont depuis élevées pour s’insurger contre ce manque de respect vis-à-vis d’un élu. Déjà, un canular de Gérald Dahan, pendant la campagne, avait fait des remous. L’imitateur s’était fait passer pour le Premier ministre québécois, Jean Charest, pour piéger Ségolène Royal. Les attaques ayant suivies – à la fois vis-à-vis de l’ex-candidate socialiste pour sa "légèreté" et de l’imitateur, accusé d’être à la solde de l’UMP – n’étaient sans doute pas entièrement justifiées.
“On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.” Ce bon mot de Pierre Desproges n’a jamais été aussi vrai. Détendons-nous!

vendredi 4 mai 2007

La complainte de Ségolène

A 48 heures de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, les militants de tous bords jettent leurs dernières forces dans la bataille. Les socialistes du XIVème arrondissement de Paris se sont réunis vendredi à deux pas de la Porte de Vanves.

Une petite centaine de militants attroupés autour d’une buvette près d’une barre d’habitation, un groupe qui fait danser la foule au son des canons de la chanson française, des élus du quartier... on appelle ça un « pied d’immeuble », précise Laurent, militant du Parti Socialiste depuis deux ans.
Quelques heures avant la fin de la campagne officielle, les militants de la section socialiste du XIVème arrondissement se sont donnés rendez-vous au pied d’un immeuble de la Porte de Vanves pour une soirée festive et musicale. Affiches, T-shirts, autocollants,... toute la panoplie est de sortie avant le grand soir.
Emma, bénévole venue de Seine-Saint-Denis pour l’événement, s’est vu confier une mission particulière : « J’agite un panneau au bord de la route pour faire réagir les automobilistes », décrit-elle en brandissant une affiche sur laquelle est écrit en gros « Ségolène Présidente ». A première vue, elle rencontre un joli succès. « La moitié des gens me font un signe de la main, d’autres klaxonnent. Les sarkozystes, ça se voit ! », plaisante-t-elle.
Dans la carrière d’un militant, le pied d’immeuble figure en bonne place aux côtés du tractage, du collage d’affiches, des marches et du « boîtage » (non, ceci n’est pas un hommage à la célèbre « bravitude » de la candidate PS, mais un néologisme pour la distribution de tracts dans les boîtes aux lettres).
Carlos, militant depuis un an, lui, a « tout fait » pendant cette campagne. Et il veut y croire jusqu’au bout, même si les derniers sondages ne sont pas favorables à son camp. « Là on est dans un creux, mais je ne me laisse pas abattre ! », lance-t-il.
Alors que le groupe entame « La complainte de la Butte », Jean-Paul Huchon sort de sa berline. « Les sondages sont difficiles, mais 15% des électeurs se décident dans l’isoloir », affirme le Président de la région Ile-de-France. Il ajoute, quelque peu résigné: « On y croit encore, même si c’est difficile de combler le retard... On en a vu d’autres ! »
Le maire du XIVème, Pierre Castagnou, a lui aussi fait le déplacement. Il se réjouit de l’ambiance de fête de village qui règne dans le quartier. « Avec ce genre de manifestations, on s’adresse à tous ceux qui habitent dans le coin. Et puis ça nous permet d’être plus concrets pour que les gens retrouvent confiance vis-à-vis des politiques. »
Fier de ses électeurs, il met en avant un taux de participation record au premier tour dans l’arrondissement : 88%. « A un moment, on a cru qu’on allait dépasser les 105% ! », lance-t-il. L’élan démocratique est certes un plus pour le pays, mais la participation ne fait pas tout dans une élection, loin de là.

jeudi 19 avril 2007

Tournons sous la pluie

Les Chansons d’Amour, le quatrième long métrage de Christophe Honoré, est sélectionné pour le 60ème Festival de Cannes. Avec Le scaphandre et le papillon, de Julian Schnabel et Une vieille maîtresse, de Catherine Breillat, c’est le troisième film français en compétition.

Il est 9h du matin et le boulevard Lenoir est prisonnier de la grisaille. L’équipe du deuxième film de Christophe Honoré, Les Chansons d’amour, arrive petit à petit. La vedette du long métrage, Ludivine Sagnier, débarque elle aussi, apparemment pas réveillée et visiblement pas maquillée. Les autres protagonistes ne montreront leur minois que beaucoup plus tard.
Dans la scène du jour, Ludivine Sagnier et Chiara Mastroianni, qui joue Jeanne, doivent traverser le trottoir pour s’engouffrer dans la station de métro la plus proche. L’équipe des effets spéciaux a pour mission de recréer la pluie. Sur le script, la scène tient en une seule ligne : "Jeanne et Julie marchent sous un parapluie." Quelques heures plus tard, ce détail aura son importance.
Ce jour-là, l’équipe de Christophe Honoré a choisi de poser ses caméras dans le 11ème arrondissement de Paris. "Un des appartements qui sert de décor au film se trouve à Bastille. J’aime respecter la topographie réelle des lieux. Ça aurait été compliqué de tourner la Bastille à Nancy !", précise le réalisateur. Le 10ème arrondissement avait servi de décor au tournage dans les semaines précédentes. "On est restés trois semaines et demi en tout. C’est un des quartiers les plus denses de Paris. On embête tout le monde quand on tourne…", note le régisseur général, Laurent Rizzon.
Avec 730 films (clips, publicités, longs métrages…) tournés en 2006, Paris est bel et bien la capitale du cinéma. Le nombre de tournages a d’ailleurs augmenté de 10% par rapport à l’année précédente. Les tournages perturbent parfois la vie des résidents, qui ne sont pas tous aussi ravis que Serge : "J’adore assister à des tournages. Ils ont déjà tourné pas mal de films ici", dit-il en montrant la devanture d’une cordonnerie qui apparaît dans La Vengeance du Serpent à Plumes.
Le réalisateur note un certain changement depuis son dernier tournage, il y a deux ans, pour Dans Paris, son précédent film : "Ça devient de plus en plus difficile de tourner à Paris, en termes d’autorisations surtout. Je pense que ça vient de la Préfecture. Elle a beaucoup de demandes à gérer et les conditions deviennent de plus en plus drastiques. Depuis l’année dernière, le coût a augmenté, lui aussi. En plus, il n’est pas adapté au budget du film…" Pourtant, la Mairie de la ville se targue d’avoir facilité les conditions d’accès à l’ensemble du patrimoine culturel parisien grâce à une nouvelle politique tarifaire.
La scène prévue en cette matinée grisâtre prévoit de recréer la pluie. Comme le rappelle Thierry, assistant effets spéciaux : "Notre boulot c’est de tout planifier avant le jour-J. On doit repérer les lieux bien avant. Il n’y a pas de place pour l’improvisation."
L’installation de la nacelle et de ses trois branches prendra pas loin de deux heures, sans compter les négociations préalables avec les autorités. "La Mairie essaie de garder de bonnes relations avec le voisinage, c’est compréhensible. Mais rien que pour installer une nacelle comme celle-là, il a fallu demander l’autorisation de la Préfecture, de la Mairie et du commissariat d’arrondissement !", remarque Laurent Rizzon.
Aucun incident majeur n’est venu ponctuer les vingt jours de tournage déjà effectués. Seuls quelques petits événements rendent le travail un peu plus compliqué. Pour Charles, stagiaire son sur le plateau des Chansons d’amour, le fait de tourner à Paris est particulier en soi: "Avec le bruit des klaxons, des sirènes, des livraisons, on se croirait dans un centre commercial !"
Sylvie, la première assistante, avoue elle aussi après trois heures de tournage que tourner dans les rues de la capitale entraîne une pression supplémentaire : "Il y a forcément un peu de tension pour les plans compliqués comme celui-là. En plus, on n’est pas gâtés par la circulation aujourd’hui." L’équipe n’a en effet pas obtenu les autorisations nécessaires auprès de la Préfecture de police pour couper la circulation sur le boulevard. Un casse-tête de plus pour les équipes qui décident de tourner à Paris envers et contre tout.
Après quatre prises, la scène est finalement retenue. Ludivine Sagnier, trempée, a dû se faire sécher les cheveux entre chaque prise pour ne pas attraper froid. Ses efforts sont récompensés par un large bouquet de roses avant la pause-déjeuner. "Ce genre d’inconvénients font partie de métier! Mais ça fait plaisir de voir son travail reconnu aussi agréablement", précise la jeune actrice.
Les comédiennes rentrent à l’hôtel, mais les techniciens restent sur place. Avec l’aide de Sylvie, la première assistante, Guillaume, l’ingénieur son, s’apprête à enregistrer le bruits des gouttes d’eau sur le parapluie, l’autre star du jour.

lundi 16 avril 2007

Au royaume de l’illusion, l’argent est roi (aussi)

Le site internet « Second Life » propose aux internautes de se créer un double virtuel pour mener une vie parallèle sur la toile. Sexe, commerce, politique, médias : les principaux aspects du monde moderne se retrouvent sur le site. Second Life ne serait-il qu’une copie virtuelle du monde réel ?

Etre à la fois au bureau et sur une île virtuelle, c’est désormais possible grâce au site internet « Second Life ». Il suffit pour cela de se créer un double virtuel – un avatar – et de le faire évoluer parmi ses semblables.
En juin 2003, lors de sa création, le site ne comptait que 250 résidents. Aujourd’hui, les médias annoncent environ 3 millions d’adeptes dans le monde –essentiellement aux Etats-Unis. Pas encore le « phénonème planétaire » dont tout le monde parle… Alors Second Life n’est-il qu’un buzz médiatique ou est-il fait pour durer ? Comment ce monde peut-il évoluer ?
Selon le créateur du site, Philip Rosedale – dont une interview est disponible sur http://jeanrem.info/2007/04/02/interview-du-createur-de-second-life/ -, cette idée revient à « digitaliser la Terre ». En 2001, le projet subit un coup d’accélérateur : Second Life sera collaboratif ou ne sera pas. Pour Philip Rosedale : « Ce monde est tellement modulable, tellement transformable, qu’on a tendance à attendre la même chose du monde réel. »
Comme dans le monde réel, l’économie est au cœur de cette vie « néthique ». Des grandes marques, comme IBM, Sony, Adidas ou Nike, ont inauguré des boutiques virtuelles. Les publicitaires considèrent d’ailleurs Second Life comme un véritable laboratoire de la consommation. Ce monde virtuel possède sa propre monnaie : le Linden dollar, convertible en « vrais » dollars. Au pays des internautes aussi, le libéralisme est roi.
Anshe Chung, avatar d’une promoteuse immobilier d’origine chinoise, est la première self-made woman de Second Life. Depuis qu’elle a créé une agence sur le site, sa fortune est estimée à 250 000 dollars. Plusieurs particuliers ont depuis monté un véritable commerce sur le site. Un problème demeure : comment déclarer des revenus virtuels ?
La politique n’est pas en reste. Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle française, UMP, PS et FN ont créé leur permanence sur Second Life. Déjà, certains internautes se plaignent de voir entrer la politique et tous ses travers dans leur monde idéal.
Ce monde alternatif n’est cependant pas sans limites : « Si les gens aiment ce qu’ils trouvent dans le monde de Second Life, ils l’aimeront sans doute aussi dans le monde réel, à condition que ce ne soit pas de la nourriture, par exemple... », affirme Philip Rosedale.

vendredi 6 avril 2007

Clooney, un nom au service d’une cause

Une équipe d’Envoyé Spécial, le magazine de France 2, a suivi George Clooney au Darfour. L’acteur tente d’éveiller les consciences sur le génocide qui s’y déroule depuis 2003.

L’acteur américain George Clooney et son père Nick, ancien journaliste, se sont rendus au Darfour, au nord-ouest du Soudan, en avril 2006. Aux commandes d’une petite caméra, le célèbre « Docteur Ross » de la série Urgences, a mis son nom au service d’une cause qui n’intéresse personne. Pourtant, le conflit opposant les forces gouvernementales aux rebelles a fait pas moins de 200 000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis quatre ans.
Comme George Clooney le dit lui-même, il va « tout faire pour mettre le sujet à la Une ». On peut toujours questionner la sincérité des vedettes qui se prennent d’un intérêt soudain pour un événement qui dure depuis plusieurs années.
En septembre 2006, George Clooney est reçu au Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York, l’antre de la diplomatie. Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix en 1986, l’accompagne. L’acteur interpelle les diplomates : « La façon dont vous allez régler ce problème fera partie de votre héritage : ce sera votre Rwanda, votre Cambodge, votre Auschwitz… » Il adopte le même ton prophétique dans une lettre qu’il vient d’adresser à la chancelière allemande Angela Merkel, présidente du Conseil Européen : « Ce génocide sera notre testament et notre honte si nous ne faisons rien. »
D’autres stars pleines de bonnes intentions ont récemment fait la Une pour leur action humanitaire : Angelina Jolie et Madonna adoptent des enfants dans les pays en voie de développement, Sean Penn et Tim Robins s’engagent contre la Guerre en Irak… Sincérité ou opportunisme ? Telle est la question. Doit-on toujours douter du bien fondé de l’engagement des « people » simplement parce que leur image les dépasse ? David Rubenstein, directeur général de l’association « Save Darfur », qui témoigne dans le reportage diffusé jeudi sur France 2, est réaliste : « Le capital célébrité de George Clooney est un outil indispensable».
Pour le moment, la star n’a pas gagné son pari : le film qu’il a réalisé avec son père ne sera diffusé que sur une petite chaîne américaine, American Life TV Network. A quand le Darfour en prime time ?

mercredi 4 avril 2007

Growing concern over Alan Johnston’s detention

21 days after Alan Johnston, BBC correspondent in the Gaza Strip, was kidnapped, an international media appeal is slowly rising.

On Monday 12th March, Alan Johnston has reportedly been snatched by four armed men on his way home. Before being the BBC correspondent in the Gaza Strip for three years, he had worked in Uzbekistan and Afghanistan. Still no statement from any kidnapper nor any talk of ransom have been made.
A vigorous campaign has started around the world for the immediate release of the journalist. Around 700 Palestinian media workers went on strike on Monday 2nd April, three weeks after the journalist was kidnapped in Gaza. They were symbolically gagged when they demonstrated in front of Palestinian Prime Minister Ismael Haniyeh.
In a press release published on the same day, Reporter without borders shared its “great concern” over the detention. “We are addressing M. Abbas [President of the Palestinian national authority] and M. Haniyeh so that they start having firmer talks with the kidnappers so Alan Johnston could be freed,” the organisation said.
The International Federation of Journalists wrote the Palestinian Prime Minister “asking him to step up efforts to find and liberate the reporter.” The organisation is afraid that this action “damages the Palestinian cause and puts press freedom under intolerable pressure.”
Fourteen foreign journalists have been kidnapped in this region of Palestine since April 2005. Many media workers have stayed away from the Gaza Strip since the recent clashes between Hamas and Fatah supporters. Alan Johnston, 44, is the longest detained journalist there.

lundi 2 avril 2007

Le Web 3.0, l'intelligence artificielle

L’Internet va de révolution en révolution. Celle du Web 3.0 s’annonce dans un avenir proche. Depuis ses débuts dans les années quatre-vingt dix, le Web a connu trois évolutions majeures. A l’origine était le Web 1.0. Selon le blog de Fred Cavazza, qui s’intéresse à la facette marchande de l’Internet, la première version du Web s’apparentait à une « expérience intégrée de bout en bout par de gros acteurs [commerciaux] ». Amazon, le site de vente en ligne, était par exemple présent à tous les niveaux de la vente : la découverte, la validation, l’achat et le paiement en ligne. Pour contrer ce phénomène, les acteurs traditionnels (FNAC, SNCF, ...) ont réagi en développant leur site Internet en parallèle à ceux des marchands spécialisés dans la vente en ligne.
Le Web 2.0 se rapproche quant à lui d’une structure plus collaborative. La palette de services (marchands ou autres) s’est élargie. Le parcours de l’internaute est différent. Les étapes de l’achat citées précédemment s’effectuent sur des sites variés (découverte du produit sur des blogs ou des moteurs de recommandation comme Pandora ou Kelkoo, achat sur eBay, paiement par PayPal...). Ce Web franchit une étape en proposant moins de texte et plus de vidéo et de son. Le contenu s’améliore grâce aux progrès de la technologie.
A l’avenir, les experts imaginent que le nouveau Web va intégrer des services plus innovants, et surtout correspondant mieux aux attentes des internautes. Le Web « sémantisé » réagirait sur le sens du mot et non plus sur le mot lui-même. Ce Web permettrait donc d’apporter une réponse plus cohérente et plus précise à une question ciblée. Cela équivaudrait pour certains à de la « déduction cognitive », mais peut-on vraiment aller jusque-là ?
Le Web intelligent est-il l’avenir de l’Internet ? C’est ce qu’avance le New York Times dans un article daté du 12 novembre 2006 (« Entrepreneurs See a Web Guided by Common Sense »). Selon le quotidien, le but des scientifiques est aujourd’hui de faire ressembler le Web « à un guide plutôt qu’à un catalogue ».
Un article proposé par Christophe Brasseur sur Agoravox, qui se décrit comme « média citoyen », décrit les avantages de la nouvelle génération d’Internet, parmi lesquels l’échange et le partage. Certains vont même jusqu’à affirmer que le pouvoir et l’influence vont passer des mains des sites traditionnels (comme par exemple ceux des grands médias) à celles des internautes. Le contenu compte désormais plus que le statut. Le Web 3.0. annonce une montée en puissance accentuée du phénomène collaboratif : cette extension va permettre aux utilisateurs de partager des données avec une communauté d’internautes encore élargie.

vendredi 23 mars 2007

Peut-on tout dire sur son blog?

Catherine Sanderson, secrétaire bilingue dans un cabinet d’expertise comptable parisien pendant 4 ans, assigne son employeur aux prud’hommes pour licenciement abusif.

« C’est assez stressant tout ça ! », reconnaît Catherine Sanderson dans les couloirs du Tribunal des Prud’hommes de Paris (10ème). Plus connue sous son pseudonyme, « Petite anglaise », cette bloggeuse originaire du Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre, n’aurait jamais imaginé que son passe-temps la conduirait ici.
En avril 2006, elle a été licenciée sans avertissement de son poste de secrétaire pour « cause réelle et sérieuse », à savoir la perte de confiance. Son employeur, le cabinet d’expertise Dixon Wilson, lui reproche d’avoir dénigré ses supérieurs et d’avoir nui à l’image de son entreprise sur son blog (www.petiteanglaise.com). Lors de l’audience, Maître Muriel Humbert, représentant le cabinet, précise que l’employée a également reconnu avoir alimenté ce blog sur son lieu de travail.
Pourtant, à aucun moment Catherine Sanderson ne nomme ni son patron ni son entreprise. « Ce sont des blagues qu’ils ont prises au sérieux », affirme la jeune femme qui n’a pas l’air de comprendre ce qui lui arrive. Quand elle a appris son licenciement, elle s’est dit « sonnée » : « Je ne m’attendais pas à ce que tout ça prenne une telle ampleur...»
Parmi les passages incriminés, la défense cite un extrait dans lequel « Petite anglaise » qualifie son patron de « twunt », un mot anglais inventé. Dans le dossier d’accusation, il a été traduit par « enculé » - « une des insultes les plus fortes que je connaisse en Français », s’étonne Catherine Sanderson sur son blog. Lors de sa plaidoirie, son avocat, Maître Bruno Courtine, corrige cette traduction par un terme moins connoté : « enfoiré ».
« Mon intention n’était pas de nuire à qui que ce soit », affirme la jeune femme de 34 ans, qui vient de signer un contrat pour deux livres chez Penguin, la célèbre maison d’édition britannique. Le premier est d’ailleurs directement inspiré d’une histoire d’amour relatée sur son blog. Il sortira en janvier 2008 au Royaume-Uni sous le titre « Petite anglaise »... mais il n’y sera pas fait mention de son licenciement. « A l’avenir, je me poserai plus de questions. J’ai été un peu naïve, sans doute », reconnaît-elle.
Son avocat, spécialiste du droit du travail, réclame 92 000 € de dommages et intérêts, soit l’équivalent de deux ans de salaire. Il espère que cette affaire fera jurisprudence : « Il y a de plus en plus de cas de ce genre. C’est un sujet original et contemporain. » Il ajoute, confiant : « Aujourd’hui, la tendance est à la reconnaissance de l’espace de liberté et de vie privée du salarié, à condition que cela n’entrave en rien son activité. »
Le blog de Catherine Sanderson décrit le quotidien de « Petite anglaise » à Paris, par des commentaires volontiers impertinents, « mais en rien insultants », précise Me Courtine. Il reçoit aujourd’hui 4 000 visites par jour et jusqu’à 30 000 internautes se sont connectés sur le site. La décision du tribunal sera rendue le 29 mars.

samedi 17 mars 2007

Tous journalistes?

En cette période de campagne électorale, les journalistes s’inquiètent de plus en plus sévèrement pour leur avenir.
Au début, seuls quelques articles trahissaient cette interrogation, surtout après le tsunami, en 2004. Les vidéos et photos amateurs du drame reprises par les différents médias ont provoqué une vague de morosité –sans mauvais jeu de mot –parmi les journalistes.
A quoi servent-ils aujourd’hui ? A en croire Daniel Schneidermann dans "Libération", pas à grand chose... Avec lui, on peut se demander si "Le Canard Enchaîné" est bel et bien le seul journal à avoir décidé de poursuivre son travail d’enquête sur les candidats.
A l’image de PPDA dans "J’ai une question à vous poser", le journaliste serait à présent là pour introduire un sujet, comme les regrettées speakerines de la télévision de nos parents. Mais pas question pour lui d’intervenir, même si des énormités sont proférées lors de l’émission. Le citoyen a pris la parole et il n’est pas prêt de la rendre...
Alors l’information peut-elle se priver de journalistes ? Oui, à en croire les nombreux bloggeurs de la toile qui se considèrent comme tel. Invité sur le plateau de "C dans l’Air" (France 5) vendredi 16 mars, Jérôme Guillet, bloggeur devant l’éternel et par ailleurs directeur de projet énergie, n’a pas hésité une seule seconde à répondre à cette question par l’affirmative.
Certes, la révolution Internet bouscule les traditions. Les journaux, sommés de réagir avant de disparaître pour de bon, sont désormais au pied du mur. Mais qu’en est-il de la vérification des informations ? de la fiabilité des sources ? de la clarté de l’expression ? Si ces éléments étaient innés, pourquoi des milliers d’étudiants se presseraient-ils chaque année aux portes des écoles de journalisme ?
Finissons avec cette citation d’Eric Fottorino, rédacteur en chef au "Monde", qui résume les qualités intrinsèques de la presse dite traditionnelle : «On n’ira jamais plus vite, mais on ira toujours plus profondément. » A bon entendeur...

mercredi 14 mars 2007

Le défi australien de Léonie

Léonie Lasserre, tout juste diplômée des Beaux Arts de Nancy, s’apprête à partir seule en Australie pendant six mois pour réaliser sa première grande production artistique.

Le projet de Léonie Lasserre commence par une anecdote : un soir, son père regarde un reportage à la télévision sur le Prince du micro-état du Hutt River, en Australie, et lance à sa fille : « Si tu vas là-bas, j’aimerais que tu ailles le voir pour moi».
Ça tombe bien, après cinq années passés à l’Ecole des Beaux Arts de Nancy, la jeune femme de presque 26 ans vient d’obtenir son Diplôme national supérieur d’études plastiques (DNSEP). « En sortant des Beaux Arts, on est un peu livrés à nous-mêmes », remarque Léonie. C’est alors qu’elle se lance dans un défi, personnel avant tout : traverser l’Australie d’est en ouest, de Sydney à Perth, en 183 jours exactement. « Six mois, c’est long mais c’est court. Je sais que ça va passer vite. »
Lauréate du Défi Jeunes en octobre 2006, ce petit bout de femme est attirée par d’autres mondes. Dans son enfance, elle a vécu à Montréal et depuis, sac au dos, elle a visité les Etats-Unis, le Maroc, l’Italie, l’Allemagne, la Croatie, le Chili et la Bolivie, entre autres. « Je n’étais jamais seule », précise Léonie, petite brune aux yeux marrons.
Rencontrée quelques jours avant le grand départ sur la terrasse d’un café parisien, elle l’avoue franchement : elle est un peu inquiète. Elle tire régulièrement sur sa cigarette. « Je ne vais pas rentrer avec quelque chose dont je ne suis pas satisfaite. Je vais me donner les moyens de repartir avec quelque chose de bien. »
Comme support de son art, Léonie Lasserre a choisi la « vidéo-écriture ». Pour cela, elle emmène dans ses bagages une caméra numérique et un ordinateur portable. « Je ne sais pas ce qui m’attend. Tout ce que je sais, c’est que je ne me filmerai pas moi. Ma production dépendra beaucoup de ce que je vivrai.» Pour tenter de conserver une certaine distance, elle adopte un ton ironique, qu’elle qualifie de « pathétique-drôle », en voix-off de ses courts-métrages. Elle avait déjà expérimenté cette manière de travailler pour "Mes sales petits secrets", en 2006.
Pourquoi l’Australie ? « Un peu par hasard ! », avoue-t-elle. A la veille de son diplôme, un ami lui parle de son projet d’aller vers d’autres horizons. L’idée fait son chemin dans la tête de la jeune femme : « Deux semaines après, il fallait que je parte ! J’avais juste besoin de quelqu’un pour me donner des coups de pied aux fesses. » C’est à cette période qu’elle prend contact avec des organismes susceptibles de l’aider. « Elle est arrivée avec ses rêves et son désir d’Australie. C’était encore un peu naïf, mais c’est normal à 20 ans... », analyse Alain Krepper, responsable du Défi Jeunes en Meurthe-et-Moselle. En tout, 7000€ lui sont attribués pour mener à bien son projet.
Léonie considère cette expérience comme un voyage initiatique, « au sens d’épreuve », précise-t-elle. « L’art m’aidera. Quelqu’un a dit : ‘la névrose c'est l'artiste, et l'art guérit la névrose’. Il faut qu’il y ait quelque chose qui coince pour que ça sorte. »
A son retour, une exposition est prévue, « mais cela dépendra de ma production sur place », tempère-t-elle. Cependant, elle ne craint pas de revenir avec une trop grande profusion d’images ou de textes dans ses valises. « Je suis très minimaliste, affirme-t-elle. Je ne vais pas écrire juste parce qu’il faut que j’écrive. » Pour l’heure, ses préoccupations sont plus matérielles qu’artistiques : elle doit encore préparer son sac.

dimanche 11 mars 2007

Crunchés

Les rugbymen français ne remporteront pas leur 9ème Grand Chelem cette année dans le Tournoi des Six Nations. Dimanche, les « froggies » se sont fait croquer par de jeunes loups anglais trop contents de faire manger la pelouse de Twinckenham à leurs rivaux historiques. Je me suis rendue dans un pub du 14ème arrondissement de Paris, « The Financier », pour vivre d’un peu plus près la défaite des Bleus (26-18).

Il est 16h et l’ambiance est surchauffée. 150 à 200 personnes dans un pub, cela fait du bruit. Le public, à majorité masculin, s’est réuni pour assister à ce que les Anglais surnomment le « crunch », ou « moment critique ».
Déjà, les spectateurs, regroupés devant trois écrans, entonnent « La Marseillaise » à pleins poumons. Lorsque les joueurs du Quinze de la Rose entrent sur le terrain, quelques sifflets se font entendre dans l’enceinte du pub. Mais le rugby étant un sport fair-play par essence, ceux-ci sont vite camouflés par les applaudissements.
Les deux équipes se rencontrant pour la 87ème fois de leur histoire, on aurait pu penser que l’enthousiasme allait retomber, mais non. Dès l’entame du match, le coeur des partisans de chaque camp bat au rythme des offensives et des contre-offensives des joueurs.
Paradoxalement, les supporteurs bleus sont plus nombreux que les autres dans ce pub typiquement anglais, avec sa lumière basse et ses murs sombres. Les Français dominent largement leurs adversaires du jour dans ce secteur du jeu. Sur le terrain cependant, les Bleus souffrent et ont de plus en plus de mal à contenir les assauts des Anglais.
« Allez les Bleus ! » A grand renfort de cris, le public a beau pousser de toutes ses forces avec le pack tricolore, rien n’y fait. Le mur anglais semble infranchissable. Au contraire, la défense française se fait transpercer à deux reprises, par Flood (49e) et Tindall (73e). Dans la salle, il faut jouer des coudes pour réussir à apercevoir l’écran. Comme un clin d’oeil à leurs hôtes du jour –qui ne sont pas les derniers à lever le coude –, les spectateurs passent et repassent avec des verres de bière pleins à ras bord.
De l’autre côté de l’écran, les supporteurs britanniques ont compris que la victoire ne pouvait plus leur échapper. Comme une dernière provocation, un « swing low swing charriot » rappelant les plus grandes heures du rugby anglais monte des tribunes du stade. De ce côté-ci de la Manche, les spectateurs dépités se dispersent déjà.

jeudi 8 mars 2007

Le plancher des vaches


Au « Coin du Bois », la ferme jurassienne de Ghislain Rondot est tout ce qu’il y a de plus classique. Une grande façade ornée de « bardeaux », ces planches de bois découpé, abrite une étable qu’occupe habituellement une cinquantaine de vaches. A l’entrée, un tracteur flambant neuf rappelle que le jeune agriculteur n’est propriétaire des lieux que depuis un an.

A l’intérieur, le décor est moins traditionnel. En entrant, une odeur de pneu brûlé vous assaille les narines. Une population inhabituelle s’affaire entre les stalles : les ouvriers ont remplacé les vaches. Les montbéliardes, délogées pour quelques heures, doivent se contenter du pré adjacent. Seule Toscane, une belle blanche de plus de 600 kilos prête à vêler, est restée à l’intérieur. Son propriétaire a eu des scrupules à la mettre dehors.
A leur retour, les belles retrouveront leur place, mais avec un confort supplémentaire. Le but de ce déménagement provisoire : la pose de tapis sur mesure en caoutchouc. Un système de picots permet de faire circuler l’air sous les tapis, afin d’éviter l’humidité.
« L’avantage, c’est que ça leur évite de glisser. Quand une vache tombe, elle risque de marcher sur ses trayons, et après, elle est bonne pour l’abattoir... », précise Ghislain. En plus du confort de ses bêtes, le fermier y trouve lui aussi des avantages. « Ça permet d’économiser de la paille. Et puis ça évite les accidents », note Alexandre, de la société Agri’Est, qui commercialise les tapis dans toute la France.
Le « kraiburg », de fabrication allemande, comme son nom l’indique, est composé à 80% de pneus recyclés et à 20% de caoutchouc naturel. Les pneus, récupérés en France, sont envoyés en Hongrie pour être triés. Ils achèvent leur tour d’Europe en Allemagne, où le produit est ensuite calibré pour être transformé en tapis.
A l’extérieur, un reste de neige fondue fournit aux vaches un tapis 100% naturel. Pendant ce temps-là, dans les bâtiments, les ouvriers s’activent. En un peu plus d’une heure et à grand renfort de balais, le sol est bientôt débarrassé de sa paille séchée.
Pour couvrir les 100m2 de son étable, Ghislain Rondot a dû débourser 3000€, « et je n’ai pas reçu de subventions », regrette-t-il. « J’admets que ça coûte cher, mais ça permet d’éviter les pépins. C’est de la prévention avant tout », remarque Jean-Luc, le père de Ghislain, agriculteur lui aussi, mais qui n’a pas encore opté pour le « matelas à vache » tout confort dans sa propre ferme.
Les tapis, de 2 à 3 cm d’épaisseur, doivent ensuite être fixés au sol. C’est là que le casse-tête commence. « A chaque fois, il faut qu’on tombe en face des poteaux ? », s’inquiète Ghislain. « Ça fait trois fois qu’on le déplace celui-là. C’est pas léger, ces trucs-là ! », grogne Clément, son jeune frère. Pour gagner du temps, Alexandre décide de découper les encoches nécessaires au couteau de cuisine.
Alors, le bien-être des animaux, une préoccupation moderne ? « C’est un peu la mode en ce moment... », reconnaît le propriétaire des lieux. Les revendeurs, quant à eux, profitent de ce nouveau phénomène. « Aujourd’hui, on livre 10 camions par mois alors qu’on en vendait à peine un camion il y a 5 ans », note Alexandre.
Jean-Luc supervise de loin les travaux : « Faites attention à bien les coller, pour que la paille ne se mette pas dans les jointures... Je n’ai pas envie de recommencer ça tous les ans ! »

mercredi 7 mars 2007

"Il y a quelque chose de pourri..."

Depuis mi-décembre, des centaines de sans abris ont installé leur tente au bord du Canal Saint-Martin. Après l’adoption par le gouvernement d’un « plan d’action renforcé » le 8 janvier dernier, les Enfants de Don Quichotte, à l’origine du mouvement, avaient promis de lever le camp. Cette décision n’ayant pas été suivie d’effet, les riverains commencent à s’impatienter.


A Noël, au plus fort du mouvement, elles étaient 260. « Elles », ce sont les tentes de sans domicile fixe qui jonchent depuis deux mois les rues du Canal Saint-Martin, dans le 10ème arrondissement de Paris. Au 1er mars, il en reste 117, déchirées et souvent taguées. On est loin de l’image de camping familial diffusée pendant les fêtes de fin d’année.
En fin de journée, quelques SDF, visiblement avinés, déambulent sur la chaussée. Une forte odeur d’urine monte du campement. « Au départ, ça allait. Quand on me demandait de l’eau, j’en donnais. Mais parfois, un mec en sang rentre dans ta boutique après s’être battu, et là, c’est gonflant ! » Les paroles de Rocky, dont le salon de coiffure donne directement sur les tentes rouges et noires, reflètent le sentiment de la plupart de ceux qui vivent ou travaillent à proximité du campement.
« Les gens en parlent quand ils viennent au salon, mais ça ne s’est pas ressenti sur la fréquentation. J’ai mes habitués... », continue Rocky, chemise aux motifs indiens et santiags, visiblement plus agacé que gêné. Au magasin de vêtements « Quai 71 », Somali, une vendeuse, l’affirme sans hésiter: « Ils ne me dérangent pas ! Les gens me demandent si ce n’est pas trop dur de travailler ici. Quand on sort dans la rue, ils vous parlent, mais ils n’entrent jamais dans le magasin.»
Au café-restaurant « Chez Prune », où il y a foule en ce début de soirée, on est du même avis. Arnaud, un plateau à la main, zigzague entre les clients : « Les SDF ne nous empêchent pas de travailler. Bien sûr, ceux qui restent sont durs à gérer. Mais on ne voit que ceux qui donnent une mauvaise image du campement. » Le service de sécurité mis en place par la mairie, installé juste devant l’établissement, a au moins eu le mérite de rassurer les commerçants. Les services de la Mairie du 10ème arrondissement contactés n’ont pas donné suite à notre demande d'entretien.
Du côté des riverains, l’humeur est moins sereine. Certains se sont même réunis en association. En décembre, ils avaient accueilli d’un oeil bienveillant – et surtout solidaire – les premières tentes. Aujourd’hui, tout a changé. Ou plutôt non : le « pourrissement » de la situation les pousse à exprimer leur ras-le-bol. Les témoignages postés sur le site internet de l’Association des Riverains du Canal Saint-Martin (canalstmartin.canalblog.com) rapportent l’« agitation permanente », les insultes et autres empoignades que subissent les locaux.
Les services sociaux, qui gèrent la crise, ne demandent qu’une chose aux riverains en colère : un peu de patience. La Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS), qui a examiné 280 dossiers de SDF depuis décembre, réclame avant tout du temps: « La solution n’est pas d’ouvrir les portes des centres d’accueil plus longtemps. Chaque centre va devoir changer son système de fonctionnement. Cela nécessite plus d’équipes encadrantes, plus de personnel... » Certains SDF refusant de partir, le relogement pourrait prendre encore un peu plus de temps.
Le problème des sans abris qui restent le long du Canal Saint-Martin n’a été que partiellement réglé par l’ouverture du Fort de Nogent (Val-de-Marne) le 23 février. Quarante d’entre eux ont pu trouver une place parmi les légionnaires, qui vivent habituellement dans le Fort. « C’est une solution parmi d’autres », affirme-t-on à la FNARS.
Les associations se félicitent de l’adoption de la loi sur le logement opposable, la veille de la réquisition du Fort. Mais selon la FNARS, cette loi n’est qu’une « étape vers le droit au logement », le but ultime du combat. L’association Emmaüs de Paris réclame quant à elle des solutions plus durables : « Ce qui a été annoncé, ce sont des plans de réorientation, qui débouchent sur des places d’hébergement provisoire. Nous souhaitons que chaque SDF ait une vraie place. » Emmaüs ne fait cependant curieusement état d’aucune plainte particulière de la part des riverains.

"I wonder where Heaven is"

Today, it is pouring rain. Marc, 64, who has been living in the street for twenty years, took refuge inside the St Sulpice church, in the 6th district of Paris. ‘At least here, they allow me to sit inside. It’s not the case in every church…’ Sometimes, he helps by tidying the place, and gets paid in return. Being a Catholic, he often attends mass there. ‘I even used to be an altar boy when I was young. But now, I wonder where heaven is… Is it up there?’ he asks, pointing at the church’s ceiling.
Marc wears a green winter coat and big shoes. His black beard has patches of white hair inside. A couple of plastic bags lie on the floor beneath him. There is a strong smell of pee around him. Born in the Réunion Island, he came to France when he was 20. ‘I still have nieces and nephews there. Next year, I’ll go back there. Why should I stay in France?’ Marc is married with four children, whom he does not see anymore.
Every day, from morning to dusk, thousands of people pass the church’s threshold. ‘This place is almost as famous as Notre-Dame,’ Marc says. ‘You see plenty of tourists, mainly Italians. There are so many of them! And people are quite wealthy in the area…’ When the weather is fine, Marc goes outside, and sits in the open air, in parks, mainly. ‘I pity those who live in 600 m2 flats and don’t even have time to enjoy it.’
He has trouble understanding why his situation has not improved. ‘There are plenty of empty flats in Paris and what about us? We’re still in the street. They’d rather let everything fall to pieces than let us in. Today, anywhere you go, you’re asked to leave, be it in the Tube or under a porch.’
He is interested in politics, ‘just like anybody else,’ and quotes former French Prime minister and presidential contender Lionel Jospin, who said in a 2002 speech that ‘there would be no more homeless people in the streets by 2007.’ ‘It’s sad to say, but that’s not true…They’re all making great promises but nothing happens. Let’s hope things change.’
Marc used to work in several different fields: ‘I just took everything I was offered.’ He remembers that once, while working in the kitchen of a secondary school’s canteen, he went on a skiing trip to Courchevel with the pupils. ‘I would love to go back there… I really had fun!’ he says with a hint of nostalgia. But one day, he was fired and he has never been able to find a regular job since.
Today, he earns the RMI, which amounts to 450 euros every month. With that small sum, he can afford a room in a cheap hotel in the suburbs once or twice a week. The other nights, he either sleeps in the street or in social halls of residence. But Marc does not like them too much, ‘Sometimes, I’m happier to leave them than to enter them!’ Violence and theft are often perpetuated inside the halls.
He does not rely on the public distribution of hot meals as often as before. ‘Sometimes, things turn out badly there, too,’ he says. Looking at his plastic bags, where one can make out a sandwich and a newspaper, he claims, ‘I’ve not chosen to live in the street. No one does it for pleasure.’