lundi 16 juillet 2007

“Monsieur le Président, je vous dis merde!”


Michel Polnareff sans un brin de provocation ne serait pas vraiment lui-même. Samedi, au pied de la Tour Eiffel, l’idole aux indéboulonnables lunettes blanches a été fidèle à sa réputation. Invité par le Président Sarkozy à clore le grand « concert de la fraternité » sur le Champ de Mars, à l’occasion de la Fête nationale, le vieux rocker y a été de son bon mot. « Dans le monde du spectacle, on ne dit pas bonne chance, on dit merde. Alors, monsieur le Président, je vous dis merde pour nous emmener tous au paradis. »
De « La poupée qui fait non » à « Lettre à France » en passant par « Goodbye Marilou » et « Love me, please love me », les grands classiques y sont passés. Arrivé sur scène en Superman national, avec en guise de cape un drapeau tricolore, Michel Polnareff n’a pas lésiné sur le show.
Certes, il n’est plus tout jeune et sa voix et son physique semblent avoir pâtis d’une vie trop bien vécue, mais la fête était totale. Dans une première partie très européenne, Tokio Hotel, Bob Sinclar ou encore Nelly Furtado avaient réjoui les plus jeunes spectateurs. Dans le public des fans étaient visiblement venus tout spécialement pour soutenir « l’Amiral » Polnareff. « Je vois des moussaillons ici, l’Amiral vous salue », leur a-t-il lancé en début de représentation. Certains d’entre eux arboraient même perruques blondes et lunettes de soleil aux montures blanches en hommage à leur idole.
Seuls quelques sifflets sont discrètement montés de la foule lorsque la sonorisation du feu d’artifice, tiré près de la Tour Eiffel sur le thème « Paris aime le cinéma », s’est révélée défaillante. Dommage, les bandes originales d’Amélie Poulain, Harry Potter, James Bond ou encore Moulin Rouge auraient pu conclure à merveille une agréable soirée. Alors, dans une France unie et heureuse, on ira tous au paradis... de Sarkozy ?

lundi 9 juillet 2007

Mariage Parker-Longoria : les fans mécontents

Les centaines de fans amassés devant l'église Saint-Germain l'Auxerrois, où a eu lieu la cérémonie religieuse samedi, ont hué le couple. L'exclusivité des images du mariage a été bien protégée.

Les fans du basketteur français Tony Parker et de l'actrice américaine Eva Longoria sont déçus après ce qui aurait dû être le mariage du siècle, samedi 7 juillet. Les deux stars ont été huées par leurs fans à Paris, dépités de n'avoir rien vu de l'union. Tout avait été mis en œuvre pour préserver l'exclusivité accordée par le couple au magazine américain "OK!".
Vendredi déjà, le basketteur et la star de la série TV "Desperate Housewives" avaient déclenché les foudres des badauds massés devant la mairie du IVe arrondissement où le maire de Paris, Bertrand Delanoë, les a unis civilement. Aucune apparition n'était venue ponctuer l'union civile des mariés du "777". Pendant ce temps, l'actrice, née au Texas, confiait en exclusivité à "OK!" : "C'est un rêve qui se réalise." Selon le site internet du magazine américain, elle portait une robe Chanel pour la cérémonie.
Samedi, devant l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, la chapelle des rois de France face au Louvre, un millier de personnes, dont certaines attendaient depuis plusieurs heures, se sont bruyamment manifestées en voyant l'incroyable dispositif destiné à masquer l'arrivée des invités. De grands panneaux de toile grise opaque formant un paravent géant avaient été installés dès le début d'après-midi devant le portail d'honneur de l'église, afin de cacher la visibilité des badauds et, surtout, des photographes. Certains avaient été jusqu'à louer des fenêtres et balcons à proximité immédiate de l'église pour l'après-midi, en vain.
Quatre cars de tourisme, des monospaces et des limousines aux vitres fumées, où avaient pris place les invités, se sont garés derrière ce paravent, agrandi à chaque arrivée au moyen de grands draps noirs tendus par des agents de sécurité. Les vigiles déployaient aussi des parapluies. Des dizaines de gendarmes et CRS étaient mobilisés aux abords de l'édifice, filtrant les accès et surveillant la foule.
Dehors, sifflets et insultes fusaient à l'encontre du couple. Certains badauds, dépités, avaient d'ailleurs décidé de quitter les lieux, réalisant qu'ils n'apercevraient pas une miette du spectacle.
L'exclusivité du mariage civil et religieux a en effet été vendue par le couple au magazine people "OK!" et ses 7 éditions mondiales pour 2 millions de dollars, selon des informations de presse non démenties. Selon le site du magazine, Eva Longoria était arrivée en avance à l'église, où elle a revêtu sa robe de mariée, signée Angel Sanchez. De même source, les époux ont échangé leurs vœux à 17h20, Parker s'exprimant en anglais et Longoria en français, à l'inverse de leur langue maternelle.
Parmi les invités très "people" figuraient l'ancien champion de judo David Douillet, les comédiennes de "Desperate Housewives" Teri Hatcher, Nicollette Sheridan, Felicity Huffman et son mari, l'acteur William H. Macy, (mais où était Bree Van de Kamp?), la chanteuse Sheryl Crow, l'entraîneur de San Antonio Spurs, l'équipe de Tony Parker, ou le basketteur russe Andrei Kirilenko.
La grande fête qui s'est ensuite déroulée au château de Vaux-le-Vicomte jusqu'aux premières heures du jour, dimanche matin, s'est elle aussi tenue…à huis clos.

(cet article a été réalisé pour le site www.nouvelobs.com)

jeudi 5 juillet 2007

ASI : Des réponses de normands

Depuis l’annonce de la fin de la diffusion d’Arrêt sur Images, le lundi 18 juin, l’eau a coulé sous les ponts. Comme elle paraît loin, la dépêche AFP annonçant laconiquement : "France 5 ne reconduira pas à la rentrée six de ses magazines, dont 'Arrêt sur images', l'émission hebdomadaire de décryptage des médias, présentée par le journaliste Daniel Schneidermann, a indiqué la chaîne”. Loin d’une suppression "à l’amiable", l’émission de mise en perspective des médias déchaîne les passions sur le net.

Au 5 juillet,165 544 personnes ont déjà signé la pétition en ligne (http://arret-sur-images.heraut.eu), Daniel Schneidermann s’est rendu en Suisse pour discuter avec les producteurs de la TSR, et Ségolène Royal vient de proposer de financer "une nouvelle version d'Arrêt sur images sur internet".

Comment s’y retrouver ? Créée en 1995 sur la Cinquième, cette émission de "relecture" des médias (terme préféré par Daniel Schneidermann au fameux "décryptage", prôné par les dirigeants de France 5), va bientôt devoir se décrypter elle-même ! Difficile en effet de comptabiliser les nombres de forums ayant pour objet ASI.

Alors est-ce une suppression politique, comme l’affirme l’animateur, récemment licencié par France 5, sur son blog (www.bigbangblog.net) ? "Peut-être bien que oui, peut-être bien que non". Va-t-elle être délocalisée en Suisse ou en Poitou-Charentes ? "Peut-être bien que oui, peut-être bien que non". Aucune réponse n’est apportée pour l’instant. Tout le monde reste dans le flou, y compris l’équipe d’ASI (car ASI, ce n’était pas que son présentateur...). en attendant, le buzz sur internet est sacrément intéressant. Peut-être un premier sujet tout trouvé pour ASI online ?

lundi 2 juillet 2007

"La Grande-Bretagne n'est plus une terre sacrée"

3 questions à ... Yves Bonnet, ancien directeur de la DST

Peut-on parler de réussite de la part des services secrets britanniques, qui ont déjoué les attentats avant qu'ils ne fassent des victimes? Le fait de renforcer la surveillance permet-il vraiment de prévenir les attentats ?

- Indiscutablement. Les différentes arrestations de suspects prouvent que le système de lutte antiterroriste mis en place par les Britanniques fonctionne bien. Mais cela implique un gros travail en amont, notamment en ce qui concerne l'identification des personnes, des réseaux. Le fait de placer les citoyens sous surveillance a du bon, même si cela ne va pas forcément de pair avec le respect des libertés individuelles.
Les Britanniques ont longtemps privilégié les droits humains, c'est tout à leur honneur. Mais cela a probablement facilité la tâche d'un certain nombre de gens malveillants. Cette tendance a poussé certains mauvais esprits à penser que tant qu'elle n'était pas touchée, la Grande-Bretagne s'en moquait de ce qui pouvait se passer. Il faut bien comprendre que pendant de longues années, certains terroristes se sont abrités derrière la permissivité des britanniques. En 1995, lorsque les services français ont identifié l'un des responsables des attentats de Paris, Rachid Ramda, réfugié à Londres, la Grande-Bretagne a mis dix ans avant de l'extrader.
Il existait un certain modus vivendi entre la Grande-Bretagne, qui se sentait à l'abri, et les terroristes, qui n'agissaient pas sur le sol britannique. Ce modus vivendi tacite a aujourd'hui disparu.

Est-ce que cette permissivité ne s'est pas retournée contre la Grande-Bretagne aujourd'hui ?

- Les raisons de ce changement d'attitude de la part de la Grande-Bretagne sont faciles à trouver : les attentats de Londres, en juillet 2005. Depuis, la Grande-Bretagne n'est plus une terre sacrée pour ceux qui veulent préparer des attentats. A partir du moment où des bombes ont explosé sur leur territoire, les Britanniques ont changé de méthode, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne faisaient rien avant…
Simplement, le respect du droit des personnes est une tradition britannique : il remonte à l'habeas corpus. Il faut savoir faire la part entre les atteintes portées aux libertés et les exigences de sécurité. La position des Britanniques a longtemps été de dire qu'on fait le jeu des terroristes en se lançant dans une répression trop importante.

Quel est l'état de la menace terroriste en Europe? Concrètement, comment peut-on lutter contre elle ?

- L'état de la menace terroriste reste difficile à évaluer. La menace repose sur l'existence de réseaux opérationnels, bien constitués. La réponse internationale est plus efficace aujourd'hui, depuis que les services de sécurité et de police partagent et internationalisent leurs données.
Afin de lutter contre d'éventuels attentats, il faut continuer le travail qui a été effectué depuis de nombreuses années. Il faut acquérir une connaissance progressive des réseaux. Cela ne sert à rien de prévoir des effectifs plus importants.
A mon avis, le plan Vigipirate est inutile, c'est du cinéma. Il s'agit d'une mesure inopérante : on n'évite pas des attentats avec des mesures statiques, mais en connaissant les réseaux, en les infiltrant, ce que la France fait d'ailleurs plutôt bien. On n'a pas besoin de soldats dans les halls de gare.
La fusion de l'ensemble des services français pour lutter contre le terrorisme, qui est en cours, est une étape importante pour la mise en commun de renseignements. Les services sont de plus en plus amenés à collaborer aux niveaux européen et mondial.

(Cette interview a été réalisée pour le site internet www.nouvelobs.com)