vendredi 25 mai 2007

Sarko est une rock star

Johnny Hallyday et Faudel n’auraient pas dû s’allier ouvertement à Nicolas Sarkozy. Il leur vole leur public! Après un week-end sportif au fort de Brégançon, le nouveau président français est de retour aux affaires. Sa tournée faisait étape jeudi à l’Hôtel de Ville de Paris. Au menu, une rencontre avec Bertrand Delanoë, qui doit être un peu jaloux des amis célèbres de Sarko. Son amitié avec Dalida se fait un peu vieillotte, maintenant... (Dalida aurait peut-être même voté Sarkozy, qui sait ?)
C’est la tradition depuis 1913 : le président fraîchement élu rencontre le maire de la capitale. Pour cela, tout le quartier de Châtelet à l’Hôtel de ville avait été bouclé. Des policiers en armes faisaient circuler les passants incrédules. Alerte à la bombe ou arrivée imminente d’une célébrité ? Ni l’un ni l’autre, enfin presque. La rumeur court vite... « C’est Sarko qui va passer ! » Armés de leur téléphone portable, 250 à 300 curieux s’amassent peu à peu le long du BHV, position idéale pour apercevoir le chef de l’état. Mais après une dizaine de minutes, sous la chaleur de l’après-midi, la garde républicaine se disperse et le ballet de voitures officielles s’interrompt. Déçus, les badauds reprennent leur chemin. Ils ne verront pas la rock star Sarko aujourd’hui.

mercredi 9 mai 2007

“I ain't bovvered”

Visiblement, les anglo-saxons ont plus d’humour que les Français en ce qui concerne les hommes politiques. Deux exemples l’ont prouvé récemment. D’abord, le récent canular des "Justiciers masqués", prompts à mettre dans l’embarras un Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Ensuite, ce numéro de l’hilarante Catherine Tate (http://www.youtube.com/watch?v=OrmIxZrVH-w).
Dans ce sketch, le Premier ministre britannique himself cloue le bec de l’humoriste en reprenant son fameux "I ain't bovvered" ("Je m’en fous"). Il suffit de constater le sourire amusé de Tony Blair pour comprendre avec quel plaisir simple il s’est prêté au jeu.
Ce gag, diffusé en mars sur la BBC, a eu un succès considérable. Les ventes du DVD "Comic Relief" (du nom d’une association caritative britannique, http://www.comicrelief.com) ont explosé. Après l’enregistrement à Downing Street, la comédienne a d’ailleurs tenu à préciser que "Tony Blair est un des meilleurs acteurs comiques de sa génération" (sic).
Un député conservateur a même par la suite fait référence à cette apparition du Premier ministre à la Chambre des Communes, le Parlement britannique, où il a demandé à Tony Blair si "le Premier ministre s’en fout(ait)".
Ce sketch fait écho à la mini-polémique ayant suivi le canular téléphonique de deux humoristes canadiens, qui ont piégé Nicolas Sarkozy après son sacre, dimanche. Les "Justiciers masqués" ont invité le nouveau président de la République française à un "dîner de cons" en compagnie de George W. Bush. Le canular est disponible (peut-être plus pour longtemps...) sur le site http://www.justiciers.tv/.
Quelques voix se sont depuis élevées pour s’insurger contre ce manque de respect vis-à-vis d’un élu. Déjà, un canular de Gérald Dahan, pendant la campagne, avait fait des remous. L’imitateur s’était fait passer pour le Premier ministre québécois, Jean Charest, pour piéger Ségolène Royal. Les attaques ayant suivies – à la fois vis-à-vis de l’ex-candidate socialiste pour sa "légèreté" et de l’imitateur, accusé d’être à la solde de l’UMP – n’étaient sans doute pas entièrement justifiées.
“On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.” Ce bon mot de Pierre Desproges n’a jamais été aussi vrai. Détendons-nous!

vendredi 4 mai 2007

La complainte de Ségolène

A 48 heures de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, les militants de tous bords jettent leurs dernières forces dans la bataille. Les socialistes du XIVème arrondissement de Paris se sont réunis vendredi à deux pas de la Porte de Vanves.

Une petite centaine de militants attroupés autour d’une buvette près d’une barre d’habitation, un groupe qui fait danser la foule au son des canons de la chanson française, des élus du quartier... on appelle ça un « pied d’immeuble », précise Laurent, militant du Parti Socialiste depuis deux ans.
Quelques heures avant la fin de la campagne officielle, les militants de la section socialiste du XIVème arrondissement se sont donnés rendez-vous au pied d’un immeuble de la Porte de Vanves pour une soirée festive et musicale. Affiches, T-shirts, autocollants,... toute la panoplie est de sortie avant le grand soir.
Emma, bénévole venue de Seine-Saint-Denis pour l’événement, s’est vu confier une mission particulière : « J’agite un panneau au bord de la route pour faire réagir les automobilistes », décrit-elle en brandissant une affiche sur laquelle est écrit en gros « Ségolène Présidente ». A première vue, elle rencontre un joli succès. « La moitié des gens me font un signe de la main, d’autres klaxonnent. Les sarkozystes, ça se voit ! », plaisante-t-elle.
Dans la carrière d’un militant, le pied d’immeuble figure en bonne place aux côtés du tractage, du collage d’affiches, des marches et du « boîtage » (non, ceci n’est pas un hommage à la célèbre « bravitude » de la candidate PS, mais un néologisme pour la distribution de tracts dans les boîtes aux lettres).
Carlos, militant depuis un an, lui, a « tout fait » pendant cette campagne. Et il veut y croire jusqu’au bout, même si les derniers sondages ne sont pas favorables à son camp. « Là on est dans un creux, mais je ne me laisse pas abattre ! », lance-t-il.
Alors que le groupe entame « La complainte de la Butte », Jean-Paul Huchon sort de sa berline. « Les sondages sont difficiles, mais 15% des électeurs se décident dans l’isoloir », affirme le Président de la région Ile-de-France. Il ajoute, quelque peu résigné: « On y croit encore, même si c’est difficile de combler le retard... On en a vu d’autres ! »
Le maire du XIVème, Pierre Castagnou, a lui aussi fait le déplacement. Il se réjouit de l’ambiance de fête de village qui règne dans le quartier. « Avec ce genre de manifestations, on s’adresse à tous ceux qui habitent dans le coin. Et puis ça nous permet d’être plus concrets pour que les gens retrouvent confiance vis-à-vis des politiques. »
Fier de ses électeurs, il met en avant un taux de participation record au premier tour dans l’arrondissement : 88%. « A un moment, on a cru qu’on allait dépasser les 105% ! », lance-t-il. L’élan démocratique est certes un plus pour le pays, mais la participation ne fait pas tout dans une élection, loin de là.