jeudi 31 janvier 2008

Sarkozy and Bruni care for copyright

French President Nicolas Sarkozy and his girlfriend, Carla Bruni, decided to take legal action against Ryanair for violation of their right of privacy and illegal use of their image.
The Irish low-cost company had used a picture of the couple without authorization. On an ad, the model-turned singer is pictured smiling dreamily while thinking ‘With Ryanair, my whole family can come to my wedding.’
The airline company has since apologized publicly. "It was a humorous comment on a matter of great public interest in France. We apologize sincerely for any offence caused," said a Ryanair spokeswoman in Dublin.
Sarkozy seeks a symbolic sum of one euro in damages while Bruni, the model-turned-singer, demands 500.000 euros.
The Elysee spokesman, David Martinon, justified the sum in a news conference Thursday. He said “For the President, it is a matter of principle. For Carla Bruni, it is her job, it is her image, so it is understandable. This time, she suffered financial damage.” The verdict is due on February 5th.
Before Sarkozy, only Georges Pompidou, who ran France from 1969 to 1974, had sued a magazine for the same motive. In 1970, he had been pictured aboard a speed boat for a Mercury advertisement. The caption ran ‘If we have done our best winning most races for the last ten years, it is for your safety, Mister President!’
The ad was finally forbidden, but because the magazine on which it was supposed to be published had already been printed, the distributors were asked to tear up the page featuring the ad.

mercredi 30 janvier 2008

Citizen Kerviel

Le tourbillon médiatique a fait une nouvelle victime. Effarés par le scandale des pertes faramineuses de 4,8 milliards d’euros de la Société générale, la presse avait besoin d’un coupable. Et elle l’a trouvé en la personne de Jérôme Kerviel, un banquier de 31 ans.
Alors au lieu de démontrer qu'un seul homme - qui plus est à la tête de sommes restreintes - n’a pas pu être à l’origine d’une si grande fraude, les journalistes du monde entier se sont acharnés sur lui.
Au lendemain de la révélation de l’affaire, son visage de jeune premier était à la Une des plus grands journaux français et britanniques, dont le Financial Times et l’Independent. Même Nicolas Sarkozy n’a pas souvent droit à cette distinction!
Quelques faibles voix se sont élevés pour défendre le “trader fou”. Son avocat le plus véhément fut sans aucun doute... Dominique de Villepin.
L’ancien premier ministre, interrogé mercredi sur Europe-1, s’est insurgé contre l’”hystérie” ayant caractérisé selon lui le traitement médiatique de l’affaire de la SocGen.
Villepin, lui-même poursuivi dans le dossier Clearstream, a par ailleurs affimé : “En France, on pend et après on évalue la culpabilité de la personne.”
Signe de l’acharnement médiatique autour du nouvel ennemi public numéro 1, cette dépèche de l’agence Bloomberg, qui dresse le portrait de Kerviel. “Malgré beaucoup d’efforts de la part des journalistes, tout ce que nous savons aujourd’hui sur (...) Kerviel, c’est qu’il était un étudiant médiocre, ceinture verte de judo et qu’il ne satisfaisait pas sa femme.”
Difficile de retrouver trace d’une aussi basse rumeur. Le jeune homme est simultanément passé du rôle de trader fou à celui d’impuissant! Comment la machine médiatique peut-elle dévier à ce point? Quels sont les mécanismes qui expliquent cette dérive? Toujours les mêmes. Pour n’importe quel fait divers, l’essentiel pour les journaux est de vendre, et d’être les premiers. Un peu comme à la Bourse. Quitte à être les premiers à colporter les rumeurs les plus folles.

samedi 12 janvier 2008

Simone de Beauvoir entre scandale et tradition

Depuis plusieurs jours, on ne voit qu’elle. Nue en couverture d’un grand magazine de gauche, en femme mure à la Une du Magazine littéraire, et bien sûr dans tous les quotidiens.
Loin d’être une icône de papier glacé, Simone de Beauvoir est à la mode.
Le centenaire de sa naissance, le 9 janvier 1908, a été célébré classiquement, lors de trois jours de colloque à l’Université Paris 7. Les plus grands experts mondiaux s’y sont retrouvés pour disserter de la philosophe-écrivaine.
Mais cet anniversaire a été pour certains l’occasion d’égratigner un peu le mythe Beauvoir en révélant des côtés plus secrets de sa personnalité – comme sa propension à séduire ses jeunes élèves avant de les ‘prêter’ à son amant, Jean-Paul Sartre.
C’est le Nouvel observateur qui a opté pour l’hommage le plus ‘choc’, en représentant cette femme, qui s’est battue toute sa vie pour se faire respecter pour sa pensée, en vulgaire icône de mode.
La Une du magazine de la semaine dernière montrait en effet Beauvoir nue, de dos, surprise semble-t-il malgré elle dans son intimité. Les Chiennes de garde, extrêmes féministes du XXIème siècle, se sont insurgées. Elles ont réclamé la publication “des fesses de Jean Daniel” – le patron du magazine. On ignore comment le vieil homme a accueilli la requête...
La fin de l'interdit sexuel en France est-elle à l’origine de cette vulgarisation du corps? Plusieurs exemples récents montrent que les tabous tombent un à un à ce sujet: Laure Manaudou, Valérie Bègue – la nouvelle Miss France -, ou encore l’eXposition ‘l’Enfer’ à la BNF.
Etrange de rapprocher Simone de Beauvoir, féministe s'il en est, de quelques faits divers people. Et pourtant, il y a en Beauvoir bien plus qu’une simple paire de fesses.
Sa pensée, délibérément féministe et libérale, a influencé jusque son mentor, Sartre, qui devait pour lui plaire, la “dépasser intellectuellement”.
Celle qui a traversé le XXème siècle fut surnommée ‘Castor’ par un de ces fameux collègues d’agrégation en raison de la proximité de son patronyme avec le mot ‘beaver’ en anglais.
Incroyablement active et passionnée par la vie dès sa plus tendre enfance (elle aurait voulu “tout lire” dès cette époque), Simone de Beauvoir a su transmettre aux générations futures son optimisme et sa détermination.
Ses écrits contrastent avec l’allure guindée de cette femme, qui s’est sortie de son milieu bourgeois aussi vite qu’elle l’a pu.