vendredi 4 mai 2007

La complainte de Ségolène

A 48 heures de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, les militants de tous bords jettent leurs dernières forces dans la bataille. Les socialistes du XIVème arrondissement de Paris se sont réunis vendredi à deux pas de la Porte de Vanves.

Une petite centaine de militants attroupés autour d’une buvette près d’une barre d’habitation, un groupe qui fait danser la foule au son des canons de la chanson française, des élus du quartier... on appelle ça un « pied d’immeuble », précise Laurent, militant du Parti Socialiste depuis deux ans.
Quelques heures avant la fin de la campagne officielle, les militants de la section socialiste du XIVème arrondissement se sont donnés rendez-vous au pied d’un immeuble de la Porte de Vanves pour une soirée festive et musicale. Affiches, T-shirts, autocollants,... toute la panoplie est de sortie avant le grand soir.
Emma, bénévole venue de Seine-Saint-Denis pour l’événement, s’est vu confier une mission particulière : « J’agite un panneau au bord de la route pour faire réagir les automobilistes », décrit-elle en brandissant une affiche sur laquelle est écrit en gros « Ségolène Présidente ». A première vue, elle rencontre un joli succès. « La moitié des gens me font un signe de la main, d’autres klaxonnent. Les sarkozystes, ça se voit ! », plaisante-t-elle.
Dans la carrière d’un militant, le pied d’immeuble figure en bonne place aux côtés du tractage, du collage d’affiches, des marches et du « boîtage » (non, ceci n’est pas un hommage à la célèbre « bravitude » de la candidate PS, mais un néologisme pour la distribution de tracts dans les boîtes aux lettres).
Carlos, militant depuis un an, lui, a « tout fait » pendant cette campagne. Et il veut y croire jusqu’au bout, même si les derniers sondages ne sont pas favorables à son camp. « Là on est dans un creux, mais je ne me laisse pas abattre ! », lance-t-il.
Alors que le groupe entame « La complainte de la Butte », Jean-Paul Huchon sort de sa berline. « Les sondages sont difficiles, mais 15% des électeurs se décident dans l’isoloir », affirme le Président de la région Ile-de-France. Il ajoute, quelque peu résigné: « On y croit encore, même si c’est difficile de combler le retard... On en a vu d’autres ! »
Le maire du XIVème, Pierre Castagnou, a lui aussi fait le déplacement. Il se réjouit de l’ambiance de fête de village qui règne dans le quartier. « Avec ce genre de manifestations, on s’adresse à tous ceux qui habitent dans le coin. Et puis ça nous permet d’être plus concrets pour que les gens retrouvent confiance vis-à-vis des politiques. »
Fier de ses électeurs, il met en avant un taux de participation record au premier tour dans l’arrondissement : 88%. « A un moment, on a cru qu’on allait dépasser les 105% ! », lance-t-il. L’élan démocratique est certes un plus pour le pays, mais la participation ne fait pas tout dans une élection, loin de là.

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