mardi 23 septembre 2008

Sarah Palin, l’atout star de John McCain

Aux Etats-Unis, on peut passer en quelques semaines du statut de gouverneur inconnue d’un état polaire à celui de vedette internationale.
Sarah Palin a ainsi fait une entrée remarquée dans la cour des grands cet été en devenant la colistière surprise du candidat républicain John McCain.
Et à 72 ans, après avoir subi la torture au Vietnam et combattu deux cancers, le vétéran, s'il est élu, pourrait bien devoir laisser son trône à la nouvelle vedette de la politique made in the USA en cas de décès précoce. 

Pas un "CV béton"
Que sait-on au juste de cette femme de 44 ans, mère de cinq enfants? Quelques détails permettent de mieux saisir en quoi Sarah Palin est un véritable atout fraîcheur pour le camp républicain, mais également un gage de conservatisme presque rétrograde pour la politique américaine.
Gouverneur de l’Alaska depuis décembre 2006, celle qui se définit comme une « hockey mom » aime les plaisirs simples. Sur son site officiel, on la voit d’ailleurs faire de la luge des neiges, aller à la chasse et à la pêche, le plus souvent en famille.
Dans une double page qu’il consacrait à Sarah Palin il y a peu, le Parisien interrogeait Linda, une voisine de la famille, qui évoquait la gouverneur en ces termes : « Elle a des c..., c’est une vraie femme de l’Alaska ».

Des valeurs conservatrices
Chrétienne pratiquante (elle a affirmé que c’est Dieu qui avait envoyé les soldats US en Irak), cette jeune femme dynamique place les valeurs conservatrices en tête de ses priorités.
Elle a ainsi dû défendre sa fille Bristol, enceinte à 17 ans, contre les critiques acerbes des médias. Une bonne façon pour elle de rappeler au passage son engagement « pro life », c’est-à-dire contre l’avortement.
Conservatrice, Sarah Palin l’est aussi en ce qui concerne la régulation des armes à feu (elle est contre), et les sciences naturelles (elle souhaite que le créationnisme soit enseigné à l’école publique).

Des positions floues sur le plan international
Jusqu’ici, elle n’a que très peu évoqué les sujets internationaux, se contentant par exemple de formules à l’emporte-pièce, comme « nous devons avoir de bonnes relations avec nos alliés », ou encore « nous avons gagné la Guerre froide » ( !) lors de son unique interview, sur ABC News le 11 septembre dernier.
Plus que ses positions définies, c’est la blague : "Connaissez-vous la différence entre un pitbull et une maman qui assiste aux matchs de hockey de ses enfants ? C'est le rouge à lèvres !"» ("You know the difference between a hockey mom and a pit bull? Lipstick"), lancée lors de la convention républicaine de St Louis, qui lui a ouvert la voie de la célébrité.

Palin tombe bien
En résumé, Sarah Palin est conservatrice, elle vient d’envoyer son fils aîné combattre en Irak, son dernier enfant est atteint du syndrome de Down et elle tombe à pic dans une campagne républicaine jusqu’alors poussive.
Sa nomination est en effet intervenue juste après la convention démocrate de Denver, qui avait boosté la popularité de Barack Obama dans l’opinion.
L’effet Palin s’est fait ressentir jusque dans les sondages. A la fin du mois d’août, les deux candidats étaient au coude à coude dans les sondages, avec environ 45% d’intention de vote. Après l’annonce du choix de sa colistière, McCain avait assez nettement repris la tête (sondages Gallup). Ces éléments ont d’ailleurs un temps poussé les observateurs à se demander si elle n’était pas tout simplement plus populaire que le candidat officiel...
Aujourd’hui, les sujets de fond (et de fonds) ont repris le dessus, ce qui a permis à Obama de refaire son retard et même de creuser l’écart avec son adversaire (49% contre 45% le 20 septembre).

Aucun commentaire: