lundi 16 avril 2007

Au royaume de l’illusion, l’argent est roi (aussi)

Le site internet « Second Life » propose aux internautes de se créer un double virtuel pour mener une vie parallèle sur la toile. Sexe, commerce, politique, médias : les principaux aspects du monde moderne se retrouvent sur le site. Second Life ne serait-il qu’une copie virtuelle du monde réel ?

Etre à la fois au bureau et sur une île virtuelle, c’est désormais possible grâce au site internet « Second Life ». Il suffit pour cela de se créer un double virtuel – un avatar – et de le faire évoluer parmi ses semblables.
En juin 2003, lors de sa création, le site ne comptait que 250 résidents. Aujourd’hui, les médias annoncent environ 3 millions d’adeptes dans le monde –essentiellement aux Etats-Unis. Pas encore le « phénonème planétaire » dont tout le monde parle… Alors Second Life n’est-il qu’un buzz médiatique ou est-il fait pour durer ? Comment ce monde peut-il évoluer ?
Selon le créateur du site, Philip Rosedale – dont une interview est disponible sur http://jeanrem.info/2007/04/02/interview-du-createur-de-second-life/ -, cette idée revient à « digitaliser la Terre ». En 2001, le projet subit un coup d’accélérateur : Second Life sera collaboratif ou ne sera pas. Pour Philip Rosedale : « Ce monde est tellement modulable, tellement transformable, qu’on a tendance à attendre la même chose du monde réel. »
Comme dans le monde réel, l’économie est au cœur de cette vie « néthique ». Des grandes marques, comme IBM, Sony, Adidas ou Nike, ont inauguré des boutiques virtuelles. Les publicitaires considèrent d’ailleurs Second Life comme un véritable laboratoire de la consommation. Ce monde virtuel possède sa propre monnaie : le Linden dollar, convertible en « vrais » dollars. Au pays des internautes aussi, le libéralisme est roi.
Anshe Chung, avatar d’une promoteuse immobilier d’origine chinoise, est la première self-made woman de Second Life. Depuis qu’elle a créé une agence sur le site, sa fortune est estimée à 250 000 dollars. Plusieurs particuliers ont depuis monté un véritable commerce sur le site. Un problème demeure : comment déclarer des revenus virtuels ?
La politique n’est pas en reste. Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle française, UMP, PS et FN ont créé leur permanence sur Second Life. Déjà, certains internautes se plaignent de voir entrer la politique et tous ses travers dans leur monde idéal.
Ce monde alternatif n’est cependant pas sans limites : « Si les gens aiment ce qu’ils trouvent dans le monde de Second Life, ils l’aimeront sans doute aussi dans le monde réel, à condition que ce ne soit pas de la nourriture, par exemple... », affirme Philip Rosedale.

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