vendredi 23 novembre 2007

Besancenot, aux avant-postes de la lutte finale

Depuis trois semaines, il est sur tous les fronts. On l’a apercu en tête du cortège des fonctionnaires avec ses collègues postiers, en pleine discussion avec des cheminots sur la réforme des régimes spéciaux, aux cotés des sans-logis rue de la Banque, et auprès des étudiants bloquant les universités.
Olivier Besancenot s’est également posé en farouche adversaire de la politique menée par Nicolas Sarkozy. En plein coeur du conflit, il a fermement critiqué le gouvernement, l’accusant de ‘faire de la gonflette’.
A tel point que les observateurs de la vie politique se demandent si Olivier Besancenot n’est pas le seul membre de l’opposition vraiment audible aujourd’hui.
Populaire, le porte-parole de la LCR l’a toujours été, bien que son score aux deux dernières élections présidentielles ne reflète pas cette popularité –autour de 4% en 2002 et 2007.
Sur sa lancée, il a d'ailleurs annoncé jeudi soir à la Mutualité, à Paris, haut lieu des luttes ouvrières, la formation d’un grand parti anticapitaliste, ‘féministe, écologiste, internationaliste, pragmatique’.
Au terme d’intenses semaines d’exposition médiatique, la cote d’Olivier Besancenot a fait un bond dans les sondages. Selon une récente enquete BVA pour l’Express, 42% des personnes interrogées souhaitent que le leader d’extreme-gauche fasse partie des ‘personnalités qui comptent dans la vie politique francaise’. Il talonne Ségolene Royal et devance, de loin, le premier secrétaire du PS, Francois Hollande.
A 33 ans, dont 17 de militantisme, le ‘gentil postier’ a pris une nouvelle envergure grace au climat social tendu de ces dernières semaines.
‘Dans le contexte des mouvements sociaux l’image d’Olivier Besancenot s’améliore, il apparait comme la personnalité a gauche qui a les positions les plus claires’, selon Francois Miquet-Marty, de l’institut LH2, cité par l’AFP.
Il a également bénéficié du silence assourdissant du PS, écartelé entre son soutien à la réforme et son opposition au gouvernement. Beau joueur, Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne, a affirmé : ‘On dit après que M. Besancenot est très populaire. Comment le lui reprocher? Il a gagné ses galons dans la solidarité.’
Dans le coeur des revolutionnaires de tout poil, Olivier Besancenot a d’ores et déjà remplacé la figure de protestaire d’Arlette Laguiller, dirigeante historique du parti Lutte ouvriere, aujourd’hui moribond.

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