dimanche 18 novembre 2007

Rufus Wainwright, poète en sabots


Lyrique, élégiaque, pompeux... On a tout écrit sur Rufus Wainwright, le chanteur-compositeur à la voix et au physique parfaits. La critique déplore parfois les excès vocaux du “meilleur compositeur de sa génération” selon Sir Elton John. Pourtant, impossible de rester insensible à la douceur de ce poète moderne, comme lors du concert donné sur FIP samedi soir.
Un peu stressé au début de la performance, de son propre aveu, Rufus Wainwright s’est peu à peu détendu. Dommage pour “Release the stars” et “Going to a town”, qui ont fait les frais de ce stress passager.
Sur scène, le Canadien en sabots s’exprime presque aussi bien en français qu’anglais, avec quelques nuances cependant, comme lorsqu’après son deuxième titre, il lance : “Je me sens viril (sic) ce soir, car je viens de lire des critiques négatives sur mon dernier album”... Etant donné la féminité poussée à l’extrême et l'homosexualité affichée du chanteur, le public s'attendait sans doute à tout sauf à cela!
Mais très vite, Rufus se reprend avec ce qu’il sait faire de mieux : toucher son public au plus profond de son âme. La dédicace à son “boyfriend” Jörn (Weisbrodt) sur le très mélodieux “Tiergarten” donne aux paroles une dimension encore plus personnelle.
Pendant plus d’une heure trois quarts, Rufus Wainwright et son “band”, tour à tour jazzy puis rock, offrent un véritable récital, ponctué par une reprise de Judy Garland, l’idole du chanteur. Celui-ci avait d’ailleurs fait étape à Paris en février dernier lors d'un concert-hommage à l’interprète de “Somewhere over the rainbow”.
Bien connu pour ses bandes-originales de films, le Canadien offre en guise de feu d'artifice “La complainte de la butte”, extraite de la BO de “Moulin Rouge”.
Après un petit jeu musical avec le public, qui voit les membres du groupe quitter la scène un à un après un solo de leur instrument respectif, Rufus fait un retour très applaudi. Seul au piano à queue décoré d’étoiles en l’honneur de son dernier album, il conclut la soirée avec le langoureux “Poses”, titre éponyme de son deuxième album.
Seul le sublimissime “Hallelujah” manque à l’appel. Mais la soirée était déjà émotionnellement bien remplie.

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